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 d’ADHEOS

Le séminaire, organisé par l’association Torrents de vie, s’est déroulé en Ardèche. Une pétition, relayée par les annoncations de lutte contre l’homophobie, circule sur Internet pour dénoncer l’initiative et éviter qu’elle ne se reproduise.
 
"Guérir de l’homosexualité". Ce n’est pas une blague de mauvais goût mais bel et bien le thème de stages proposés dans neuf pays, dont la France, par l’association chrétienne Torrents de vie. Le dernier en date s’est achevé le 21 juillet à Viviers, en Ardèche. Si cette pratique est courante aux Etats-Unis, elle est inédite en France et provoque un déluge de critiques.
 
Quel est le concept? Sur son site Internet, l’association reste très vague sur le programme de ces stages. Seule la grille des tarifs y est détaillée: 410 euros par tête, "seulement" 700 euros pour un couple.
 
"Ce sont des manipulateurs qui se font du fric sur le dos des personnes en détresse", s’indigne Frédéric Hay, président de l’Association d’aide, de défense homosexuelle, pour l’égalité des orientations sexuelles (Adheos). Et le responsable de dénoncer le ridicule du concept: "L’homosexualité n’est ni une maladie, ni un choix."
 
Pour éviter les manifestations de désapprobation, estime Adheos, Torrents de vie s’est "cachée en Ardèche", département où il n’existe aucune association membre de la fédération Lesbiennes Gays Bisexuels et Transgenres (LGBT). En 2011, l’idée d’un séminaire similaire avait en effet été évoquée à Toulouse mais le projet n’avait pu voir le jour à cause des multiples protestations d’associations.
 
Une pétition récolte 36 000 signatures
 
Pour éviter que ce stage ne se reproduise dans l’hexagone, une pétition circule sur le site All Out. "Nous n’avons appris l’existence de ce séminaire très tard, raconte Frédéric Hay. Depuis, nous avons envoyé un mail à nos adhérents pour qu’ils signent la pétition." Ce lundi, on dénombrait plus de 36 000 signataires.
 
Outre l’absurdité du séminaire, ce sont les conséquences psychologiques que redoutent les associations. "Dans la mesure où le taux de suicide est de sept à quatorze fois plus élevé chez les homosexuels que dans la population générale, cela devient un question de santé publique", revendique Frédéric Hay.
Jean-Charles Colin, co-président du Centre LGBT d’Ile-de-France, avance un autre risque, celui de la perte de confiance en soi. "Ces stages n’aboutissent à rien et renforcent la mésestime de soi, surtout chez une population très jeune."
 
Enfin, c’est un mauvais message envoyé aux familles les plus "réfractaires" à l’homosexualité. "Il est encore courant que l’on dise à une personne homosexuelle ‘il faut aller voir un médecin ou un psychologue’. Ces stages pourraient renforcer ce type de réflexes", déplore le membre du Centre LGBT. Contactés par l’Express, les organisateurs du séminaire de Viviers n’ont pas souhaité communiquer.