Des associations militent pour une abrogation des lois contre l’homosexualité. Peine perdue, si l’on en croit les dernières sorties sur les gays du président et du Premier ministre
«Le sujet n’est pas discutable (…). Ceux qui adoptent un comportement homosexuel sont tout simplement fous. C’est juste de la folie. De la démence. On ne peut pas le faire ou les morts se retourneront dans leur tombe.» Selon le quotidien d’Etat The Herald et l’agence de presse gouvernementale New Ziana, le président zimbabwéen, Robert Mugabe (photo), refuse en bloc la protection des gays et lesbiennes dans la nouvelle Constitution.
Faire sauter la loi contre la sodomie
Cette demande de protection émanait de l’association LGBT Gays and lesbians of Zimbabwe (Galz) seule autorisée dans le pays, soutenue par quelques associations de défense des droits humains. Pour faire passer le message, Galz avait réalisé un documentaire de 15 minutes, «Tinzweiwo» (Entendez notre plaidoyer), où une dizaine de ses militants évoque la clandestinité, les vexations quotidiennes, et donc le besoin de reconnaissance.
Galz souhaitait remettre des copies du film et ses propositions au comité refondant la Constitution. Objectif: le convaincre d’inclure la défense des homosexuels, dispostion qui supprimerait de fait la loi réprimant la sodomie. La dernière sortie du président Mugabe laisse pourtant peu d’espoir, puisque tout changement constitutionnel doit être validé par le chef de l’Etat…
«Pourquoi un homme devrait avoir une relation avec un autre homme?»
Le leader de la Zanu-PF – âgé de 86 ans, dont trente à la tête du pays – partage le pouvoir avec le Mouvement pour un changement démocratique (MDC). Mais le parti du Premier ministre de consensus, Morgan Tsvangirai, ne sera pas non plus un allié dans la protection des droits des gays.
«Je ne suis pas d’accord avec ça. Pourquoi un homme devrait avoir une relation avec un autre homme quand les femmes représentent 52% de la population. En fait, il y a moins d’hommes que de femmes», a déclaré jeudi le chef de gouvernement, s’exprimant lors d’une cérémonie pour la Journée de la femme. La nouvelle Constitution semble mal partie pour être plus gay-frendly
