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 d’ADHEOS

 L’une a été convaincue par son petit-fils, l’autre a célébré le mariage d’une transgenre… Ils sont peu nombreux mais ils existent
 
 A droite, ils ont été une poignée, ce mardi après-midi, à voter pour le mariage homosexuel, malgré la position officielle de l’UMP et du gouvernement – qui compte pourtant dans ses rangs, les pro Roselyne Bachelot et Nadine Morano. Même avec leur soutien, la proposition de loi socialiste est rejetée (293 voix contre 222). 
 
  • Laurent Hénart a célébré le mariage d’une transgenre
Il était le premier à se déclarer. Laurent Hénart est un député radical de Meurthe-et-Moselle, lieutenant de Jean-Louis Borloo.
 Adjoint au maire de Nancy, il a célébré le 3 juin le mariage d’une femme et d’une transgenre(lire  article).
Le député avait alors pris position en faveur du mariage entre personnes du même sexe et/ou transgenres. Il votera pour la proposition socialiste.
 
  • Henriette Martinez «a fait [son] chemin»
Attachée à la défense de la famille et des droits des enfants, la députée UMP des Hautes-Alpes se déclare de droite pour des «raisons économiques mais pas sur les questions de société».
 Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle fait cavalière seule: en novembre 2009, elle soutenait la proposition socialiste du «droit à mourir dans la dignité»:
 «Cette proposition de loi s’inscrit dans une réflexion sociétale partagée bien au delà des convictions politiques, religieuses et philosophiques.»  L’ancienne professeure d’Italien explique à Rue89 que, quelques années plus tôt, elle n’aurait pas fait le même choix ; ayant fait, depuis, son «chemin personnel». Son petit-fils, parmi d’autres conversations et rencontres, l’a aidée à changer d’avis. Un soir de décembre, la députée invite des amis à dîner, dont un couple homo:
 «Je n’avais rien dit à mon petit-fils, pas la peine de le prévenir. C’est lui qui est venu me voir pour me dire: “Tu sais mamie, ils sont très amoureux tous les deux.” Je me suis rendue compte que, dans le regard d’un enfant, les choses sont normales dès lors qu’on normalise le cadre.»
 
  • Franck Riester: «Il s’agit avant tout d’égalité»
A 37 ans, il est proche du secrétaire général Jean-François Copé et très intégré dans l’appareil UMP. Le député de Seine-et-Marne n’est pas connu pour faire des vagues au sein de son parti. Il déclarait à Liberation.fr :
 «L’autorisation du mariage civil entre deux personnes qui s’aiment, quelle que soit leur orientation sexuelle, serait une avancée majeure sur le terrain des droits dans notre pays. C’est même dans la tradition de notre République laïque puisqu’il s’agit avant tout d’égalité!»
 
  • Yves Jégo «est très attaché à la laïcité»
Le vice-président du parti radical, député de Seine-et-Marne, a lâché l’info sur Twitter :
«Au nom de l’égalité et de la liberté, je voterai pour la proposition de loi pour le mariage des couples homosexuels.»
Dans l’entourage de l’ex-secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, on explique qu’Yves Jégo est favorable au mariage entre personnes du même sexe car il est très attaché à la laïcité:
«Il ne veut pas qu’on applique les normes morales du mariage chrétien à la société, les lois ne doivent pas suivre les religions. Il est très attaché à la laïcité.»
 En 2002, il s’était déjà prononcé en faveur du droit de vote des étrangers aux élections locales, contre l’avis de la droite.
 
  • Jean-Louis Borloo: «Le pacs n’a pas résolu le problème»
Le président du parti radical, député du Nord, ancien ministre de l’Ecologie, a expliqué, dans un communiqué diffusé le 9 juin:
 «J’appelle tous ceux que cela dérange un peu à penser à cette jeunesse qui ne se sent pas bien (…). Quand on pense aux douleurs et aux souffrances éprouvées par tous ces jeunes victimes de discrimination liée à l’homophobie, et quand on sait que c’est la première cause de suicide de la jeunesse, on ne peut pas ne pas s’interroger.
 Le pacs n’a pas résolu le problème de la discrimination.»
 
Mais contrairement a ce qu’il a déclaré – «J’ai évidemment voté pour, comme pour le pacs», Jean-Louis Borloo n’était pas présent pour le vote du pacs en 1999.
 
  • Christian Estrosi s’abstient, après une «grave erreur»
Christian Estrosi, député UMP des Alpes-Maritimes et maire de Nice, a lui décidé de s’abstenir. L’ancien ministre se déclare pourtant en faveur du mariage gay et de l’adoption, douze ans après avoir voté contre le pacs.
En 1999, il déclarait:
 «Une société qui céderait à la provocation de ces défilés exhibitionnistes pour accorder les mêmes droits à des couples homosexuels qu’à des couples mariés serait une société décadente.»
 Il regrette aujourd’hui ces propos, qu’il considère comme une «grave erreur».
 
«C’est grave pour un parti républicain!»
 
Jean-Luc Romero, conseiller régional PS d’Ile-de-France, militant associatif défenseur des droits des homos et auteur d’«HomoPoliticus», estime que le sujet reste tabou à l’UMP : «Quand j’ai fait des recherche pour écrire mon livre, j’ai interrogé tous les partis pour connaître leur position sur l’homosexualité. Un seul parti ne m’a pas répondu: l’UMP. Au Front national, on est plus virulent sur l’homophobie que l’UMP. C’est grave pour un parti républicain!»
 
Patrick Bloche, le rapporteur de la loi, se réjouit du soutien de ces personnalités de droite. Mais rappelle que jeudi dernier, lors du débat sur le texte, peu de députés ont fait l’effort de se déplacer : «Ils n’étaient que cinq de l’UMP à être venus.»
 
Le socialiste Patrick Bloche n’a plus qu’à s’armer de patience;Benjamin Lancar, patron des Jeunes Pop, est favorable au mariage homo et à l’adoption.