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 d’ADHEOS

Patrice Evra était jugé pour injure homophobe ce jeudi au tribunal de police à Paris pour des propos visant le PSG datant de 2019. La décision sera rendue le 9 février.

Une amende de 1.500 euros, dont 300 euros avec sursis, a été requise ce jeudi contre Patrice Evra, jugé pour injure homophobe au tribunal de police à Paris, pour des propos visant le PSG datant de 2019. L’ex-capitaine des Bleus, qui réside actuellement à Dubaï selon son avocat, n’était pas présent à l’audience.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux en mars 2019 après une victoire de Manchester United contre le PSG en Ligue des champions, l’ancien défenseur et capitaine du club mancunien lançait notamment : “Paris, vous êtes des pédés, vous êtes des pédés… Ici, c’est les hommes qui parlent”.

Les associations Mousse et Stop Homophobie, soutenues par le collectif anti-homophobie Rouge Direct, avaient déposé plainte pour “injure publique envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle”. Le juge d’instruction avait requalifié les faits en “injure non publique” et renvoyé l’affaire devant le tribunal de police, estimant qu’Evra s’était “exprimé dans un cadre privé pour la réalisation d’une vidéo qui a ensuite été publiée sur Snapchat à son insu”.

Décision rendue le 9 février

A l’audience, son avocat Jérôme Boursican a estimé qu’il n’avait pas “voulu porter atteinte à la communauté homosexuelle”. “Ce qu’il vise, c’est le PSG”, a-t-il assuré, rappelant que l’ex-sportif avait publié une vidéo d’excuses le lendemain de sa diffusion. Si les mots choisis sont “inacceptables”, “c’est quelqu’un qui a été élevé dans les quartiers, qui parle comme ça”, a fait valoir Me Boursican.

Certes, Evra s’adressait à “un club adversaire”, mais il “connaît la signification de cette injure, il sait qu’elle renvoie à une orientation sexuelle et même si elle n’avait pas pour objet manifeste de blesser un groupe de personnes se reconnaissant dans cette orientation sexuelle”, il utilise le terme de façon “stigmatisante et dénigrante”, a répliqué la procureure du tribunal de police.

“C’est la responsabilité de Patrice Evra, personnalité médiatique, suivie par de nombreux jeunes (…), de tenir un discours citoyen et respectueux de tous. Il est temps que les propos changent de ce point de vue”, a-t-elle ajouté. L’avocat des associations, Etienne Deshoulières, a rappelé que la vidéo, toujours en ligne, avait été vue par près d’un millon de personnes.

“Lorsqu’il emploie cette injure, il a conscience de rabaisser son destinataire”, a-t-il insisté, soulignant que ces propos alimentaient “un déluge de haine et de violence homophobe” en particulier dans les pays où l’homosexualité est réprimée pénalement, notamment au Sénégal, dont Evra est originaire et où il a développé une activité humanitaire. La décision sera rendue le 9 février.