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 d’ADHEOS

Se rapprocherait-on d’une résolution aux Nations-unies qui contraindrait les États à dépénaliser l’homosexualité? Le rapport publié par l’Onu pourrait bien en être une première étape…
 
«Dans toutes les régions du globe, des personnes sont victimes de violence et de discrimination en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.» Ainsi s’ouvre un rapport qualifié d’«historique», non pas parce qu’il apporte des informations très nouvelles, mais bien parce qu’elles émanent pour la première fois d’une autorité officielle au sein des Nations-unies: le Haut-commissariat aux droits de l’homme.
 
«Dans de nombreux cas», poursuit le rapport publié jeudi (voir le PDF en anglais) par la haute-commissaire sud-africaine Navanethem Pillay, «c’est la simple perception d’une identité homosexuelle ou transgenre qui fait courir des risques aux personnes concernées. La liste non exhaustive des violences inclue meurtres, viols et attaques physiques, détentions arbitraires, refus du droit de se rassembler, de s’exprimer ou de s’informer, ou encore des discriminations à l’emploi, à l’éducation et à l’accès à la santé.»
 
«Une question politique légitime»
Outre ce constat, le rapport formule une série de recommandations aux États, parmi lesquelles le droit d’asile systématique pour les personnes persécutées, le droit d’expression et d’assemblée aux LGBT… et la dépénalisation totale des rapports sexuels entre adultes consentants. Une opportunité que le Comité IDAHO compte bien saisir. «Bien que ce rapport n’ait pas à ce stade de valeur contraignante, il constitue une étape historique vers l’adoption dans un futur que nous espérons proche d’une résolution des Nations-unies qui aura, elle, un caractère obligatoire pour les États», estime Louis-Georges Tin, président du Comité basé en France.
 
D’autant plus que le rapport émane directement de la résolution contre l’homophobie, votée en juin par 23 pays (lire notre article) et à la déclaration gay-friendly d’Hillary Clinton à Genève (lire notre article). «Ce rapport oblige les Etats de l’Onu à considérer que la question des violations des droits des personnes en raison de leur orientation sexuelle et/ou identité de genre constitue une question politique légitime, et non une question d’ordre “privé”, limitée aux “particularités culturelles” dont chaque pays peut se prévaloir», analyse Joël Bedos, qui anime au niveau international la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, pour le Comité Idaho. Bref, la période est favorable pour relancer une nouvelle action d’ampleur, trois ans après la déclaration initiée par la France pour une dépénalisation universelle, signée par 66 pays…