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 d’ADHEOS

 Après que quatre jeunes gays américains, victimes de harcèlement, se sont donnés la mort le mois dernier, les associations LGBT passent à l’action pour mettre un terme à cette série noire.
 
Quand on traverse le campus de l’université Rutgers (New Jersey), on a un bref aperçu de la vie de Tyler Clementi. On l’imagine pousser les portes de la bibliothèque, réviser dans la cafeteria et descendre College Avenue pour se rendre en cours. C’était avant que le jeune homme de 18 ans, «outé» par une vidéo diffusée sur le web par son colocataire, le montrant dans un moment d’intimité avec un autre garçon, décidait de se suicider (lire  article: Harcelés, quatre jeunes gays se sont suicidés en septembre).

 
 «Des lois pour enseigner le respect»
Hier, l’université accueillait un rassemblement de responsables associatifs, hommes politiques, parents, élèves et professeurs bien décidés à attirer l’attention sur le problème de l’homophobie en milieu scolaire (qui touche sous des formes diverses neuf collégiens et lycéens homos sur dix, selon le réseau d’éducateurs et d’élèves GLSEN) et faire pression sur les écoles et le législateur pour que la vague de suicides de jeunes gays (quatre cas connus rien qu’en septembre) ne se reproduise pas.
 
«Il y a quarante cinq Etats américains (sur cinquante, ndlr) qui ont des lois anti-harcèlement, toutes faibles, souligne Steven Goldstein, fondateur de Garden State Equality, une association de défense des LGBT dans le New Jersey, organisateur du rassemblement. Nous voulons des standards pour les professeurs et les proviseurs dont les élèves sont confrontés à des problèmes de harcèlements, des lois qui enseignent le respect dans les écoles. Nous devons protéger nos enfants.»
 
Tyler Clementi, le nouveau Matthew Shepard?
Des rassemblements similaires se tiennent depuis plusieurs jours dans les villes de Seth Walsh, Asher Brown et Billy Lucas, les trois autres jeunes gays harcelés qui se sont donné la mort le mois passé. En Californie, des proches de Seth Walsh, 13 ans, qui s’est pendu après des mois d’intimidations par des camarades de classe, travaillent par exemple au lancement d’une campagne contre l’homophobie dans les écoles.
 
Certains comparent ce mouvement naissant à la mobilisation contre les crimes homophobes qui a suivi l’assassinat de Matthew Shepard en 1998. «Il y a un vrai mouvement de terrain à travers le pays», observe Johnny Cooper, du Trevor Project, une association spécialisée dans la prévention du suicide chez les LGBT. «Comme le disait Martin Luther King: la loi ne peut pas changer un cœur, mais peut restreindre ceux qui n’en ont pas, rappelle Steven Goldstein. Si une loi plus dure peut sauver ne serait-ce qu’une seule vie, ça sera déjà une victoire.»