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 d’ADHEOS

 Tranchant sur un recours formé par les Républicains LGBT, un juge fédéral a estimé que la loi qui contraint les militaires homos au silence viole deux amendements à la Constitution américaine. Cette décision place Obama dans une position embarrassante
 
 C’est désormais officiel: la loi «Don’t ask, don’t tell» dans l’armée, qui a exclu plus de 13.000 militaires gays ou lesbiennes depuis 1994, est inconstitutionnelle. A l’issue d’un procès intenté par les Log Cabin Republicans, les conservateurs LGBT américains, un juge fédéral vient d’estimer que celle-ci violait le premier amendement (sur la liberté d’expression) et le cinquième (sur le droit à un procès régulier) de la Constitution.
 
 Le juge fédéral Virginia A. Phillips, de la cour du district central de Californie, a prononcé ce jugement hier. «Loin d’améliorer l’efficacité de l’armée, le renvoi de ces soldats hommes et femmes a eu un effet direct et néfaste», écrit-elle à l’issue d’un procès de deux semaines cet été, a donné jusqu’au 16 septembre aux plaignants pour proposer un texte d’injonction de la loi en ce sens.
 
Obama entre deux feux
Alexander Nicholson (photo), 29 ans, directeur de Servicemembers United, un groupe de militaires LGBT contre la loi «Don’t ask, don’t tell», était la seule «victime» directe de la loi entendue durant ce procès. Traducteur en cinq langues dont l’arabe, il a été licencié de l’armée six mois après le 11 septembre 2001, parce que l’un de ses collègues a découvert qu’il était gay. Aujourd’hui, il parle d’un jugement «historique pour la communauté LGBT et pour l’intégrité des forces armées (américaines). En tant que seule partie lésée citée lors des audiences, je suis extrêmement fier d’avoir su représenter tous ceux dont la vie a été dévastée par cette politique injuste.» On pense par exemple à Katherine Miller, cette cadette qui a récemment préféré claquer la porte de l’école militaire West Point, pour ne pas cacher son homosexualité (lire article).
 
Mais il n’est pas certain que la loi «Don’t ask, don’t tell» disparaisse tout de suite. Le ministère de la Justice américain a jusqu’au 23 septembre pour transmettre ses objections et former un appel. Ce qui place Barack Obama dans une position inconfortable: alors qu’il n’a eu de cesse d’annoncer l’abrogation prochaine de cette loi, qu’il a pu convaincre son armée de rédiger un rapport à cette fin(lire article), c’est son administration, dont une partie reste réticente à ce changement, qui a défendu la loi lors du procès, et qui pourrait faire appel de la décision de la juge Phillips.