Alors que le projet de loi sur le mariage et l’adoption pour tous est présenté aujourd’hui en Conseil des ministres, un nouveau sondage pour «Le Monde» montre que les Français sont majoritairement favorables à l’adoption et à la PMA pour les couples homos.
La PMA et la présomption de parenté trouveraient-elles grâce aux yeux des Français? Un nouveau sondage iFop à paraître dans l’édition datée 8 novembre du Monde révèle que 56% des Français seraient favorables à la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes. 66% d’entre eux seraient favorables à l’adoption de l’enfant par la conjointe dans le cas d’un couple de lesbienne, quand les partisans du mariage représenteraient 65% des personnes interrogées.
«L’insémination artificielle» plus adhésive que la PMA
Est-ce la preuve d’une plus grande adhésion de la société ou est-ce la conséquence d’une formulation plus limpide dans ce second sondage? Alexandre Urwicz, directeur adjoint de l’association des familles homo-parentales, affirmait à TÊTU.com, à l’occasion d’un précédent sondage qui donnait 51% des Français favorables à la PMA, que ce chiffre traduisait une ignorance collective du terme PMA.
Selon le sondage iFop, les femmes sont 60% à soutenir les couples de lesbiennes dans leur recherche de maternité. La filiation pour les couples de femmes poserait même moins de problème que l’adoption pour tous les couples. Si, selon le sondage, 52% des 1.371 Français interrogés y sont favorables – un chiffre supérieur de quatre points à ceux du précédent sondage (48%), cela reste une courte majorité.
Des chiffres rassurants?
La surprise est ailleurs: seulement 47% des habitants de l’agglomération parisienne seraient pour l’ouverture de l’adoption aux couples de même sexe, alors que les habitants des zones rurales soutiendraient la mesure… à 56%! Des chiffres qui pourraient rassurer les élus ruraux du PS, que certains jugeaient «frileux» sur cette mesure que l’électorat ne soutiendrait pas (lire article).
Le sondage, intitulé «Les Français, l’homosexualité, et la question du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels», tente aussi de mesurer le niveau d’acceptation de l’homosexualité dans la société française. 87% des personnes interrogées pensent que c’est une manière comme une autre de vivre sa sexualité. Réconfortant? Quand on sait que «une perversion sexuelle que l’on doit combattre» ou «une maladie que l’on doit guérir» étaient les deux autres réponses possibles, on peut se permettre d’en douter
- source TETU