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 d’ADHEOS

Le site lorrainegay.com offre une lettre type pour se faire radier des registres de baptême, afin de sanctionner «le discours haineux des hommes d’église» sur le mariage pour tous.
Une lettre type de déclaration d’apostasie à renvoyer à l’évêque du diocèse de son lieu de baptême circule dans toute la France, sur internet, via les réseaux sociaux, depuis le 5 novembre. «L’apostasie consiste à refuser un baptême qu’on vous a imposé quand vous étiez bébé. Et à ne plus donner à l’Eglise la possibilité de parler en votre nom», explique Marc Devirnoy, de l’association lorraine Mémoire Collective, éditrice du site
, où on trouve comment effectuer la démarche, à la rubrique réponse aux évêques de France sur le mariage pour tous.
 
Lettre à télécharger
«Il ne s’agit pas de rejeter sa foi, mais de refuser les paroles haineuses d’hommes d’églises qui, se prétendant les messagers de Dieu, ont torturé et assassiné des homosexuels durant au moins 1.500 ans, et qui les humilient aujourd’hui en leur refusant le droit de s’unir devant la loi…» poursuit le militant LGBT.
 
La lettre à télécharger dénonce les prises de position des évêques de France, «souvent accompagnées de paroles haineuses, offensantes et insultantes, en assimilant homosexualité et zoophilie, homoparentalité et inceste. Dans le meilleur des cas, les homosexuels font l’objet d’une compassion paternaliste qui daigne les accepter dans l’église à condition qu’ils combattent leur homosexualité comme s’il s’agissait d’une infirmité».
 
Distinction entre foi et discours de l’église
Cet appel à déclaration d’apostasie est une première, en France, dans le débat sur le mariage pour tous, même si la démarche a déjà été utilisée. «J’ai effectué ma demande d’apostasie en 2005, quand le mariage pour tous a été adopté en Espagne, et que l’épiscopat du pays se répandait en propos homophobes», témoigne Stéphane Aurousseau (photo), de l’association LGBT de Metz, Couleurs Gaies.
 
Peu d’organisations LGBT reprennent pourtant cet appel à leur compte. «La démarche peut heurter certains de nos membres croyants, qui n’arrivent toujours pas à faire la distinction entre leur foi et le discours haineux de l’église», assure un responsable associatif.
 
Témoignage d’un ras-le-bol
Reste que l’objectif est en passe d’être atteint. «Je ne m’attends pas à ce qu’il y ait des apostasies en masse. Je trouve plutôt encourageant que cette action ait un écho», relève Marc Denirnoy, révolté par la position des évêques.
 
«Demande-t-on aux autres citoyens de prouver leur capacité à élever des enfants? De justifier de la sincérité de leur amour? Ils n’arrivent plus à nous culpabiliser, alors ils tentent de nous humilier…» L’appel relayé par les réseaux sociaux semble faire des émules, témoignant d’un ras-le-bol face à la multiplication des prises de position des évêques de France.