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 d’ADHEOS

 La cour d’assises de la Dordogne a condamné hier deux hommes de 34 et 38 ans à vingt-cinq et vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre en mars 2009 à Périgueux d’un marginal, les jurés choisissant de retenir comme circonstance aggravante le caractère homophobe du crime. Le verdict, rendu après quatre heures de délibéré, a été accueilli dans le calme par les accusés.
 
Jean-René Lequindre, 34 ans, a écopé de vingt-cinq années de réclusion, dont quinze de sûreté, après quatre jours d’audience durant lesquels il n’a admis avoir asséné, le 1er mars 2009, que trois coups de poing à la victime, Laurent Crabanat, marginal de 24 ans. Il va faire appel du verdict. Sébastien Charletoux, 38 ans, a été condamné à vingt ans de réclusion, dont treize de sûreté. Il n’a pas encore décidé s’il allait interjeter appel.
 
L’avocat général avait requis trente et vingt-cinq ans de réclusion assortis d’une peine de sûreté des deux tiers. Il avait demandé à la cour de ne pas retenir la dimension homophobe du meurtre de Laurent Crabanat, que les deux accusés avaient rencontré aux Restos du coeur de Périgueux. Selon Jean-René Lequindre, la victime lui avait «mis la main au paquet».
 
Il avait admis avoir «vu rouge» et cherché à se venger du jeune, sans domicile depuis quelques jours. Sébastien Charletoux l’avait suivi dans l’expédition punitive, allant beaucoup plus loin dans la violence et entraînant chez la victime un arrêt cardio-respiratoire ayant causé la mort. La cour, qui a retenu le caractère homophobe du crime, a en outre estimé qu’il s’agissait bien «d’un homicide volontaire» et non de «coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner», comme l’aurait souhaité la défense.
 
Au fil des débats, les jurés ont découvert en Jean-René Lequindre un multirécidiviste de la violence, comptant onze condamnations à son casier, dont une bonne moitié pour des violences. Charletoux a été présenté par l’un des experts comme ayant «un trouble gravissime de la personnalité», suite à une enfance difficile. À 3 mois et demi, il avait été hospitalisé, proche de la mort, suite à des violences qui lui auraient été infligées par son beau-père.