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 d’ADHEOS

 La justice ougandaise a interdit au journal «Rolling Stone» et à tous les médias de publier des listes de personnes homos ou supposées homos.

 
 
 
 C’est l’épilogue de la sordide affaire du journal ougandais Rolling Stone, qui s’était fait connaître en octobre en «outant» plusieurs homosexuels sous le titre «Pendez-lez» (lire article). La justice a ordonné lundi à la presse d’Ouganda de ne plus publier ni photos ni identités de gens présentés comme homosexuels, car cela constitue «une atteinte au droit à la vie privée»

 
 
«Décision pour tous les médias»
Suite aux poursuites engagées contre Rolling Stone par trois membres de l’association Minorités sexuelles en Ouganda (SMUG), le juge Vincent Musoke-Kibuuke, de la Haute Cour de justice, a ainsi interdit au tabloïd homophobe de poursuivre ses publications de noms. Tout en précisant que cette décision «s’appliquait à tous les médias» ougandais.
 
En novembre, le juge Musoke-Kibuuke avait déjà interdit à Rolling Stone de publier ce genre d’articles, à titre temporaire et en attendant de se prononcer sur le fond. Selon le juge Musoke-Kibuuke, la vie des trois plaignants a depuis lors été menacée, a expliqué leur avocat Francis Onyango.
 
«Principes très importants»
Tous trois ont obtenu des dommages et intérêts d’un montant 1,5 million de shillings ougandais par personne (500 euros) et le journal devra payer les frais de justice engagés par SMUG. «Nous estimons que ces compensations sont plutôt faibles, mais les principes affirmés ici sont très importants», s’est félicité M. Onyango. «Je suis très heureuse de ce jugement», a commenté l’une plaignante, Pepe Onziema.
 
L’homosexualité est passible de peines allant jusqu’à la prison à vie en Ouganda et un parlementaire a même proposé en 2009 un projet de loi appelant à la peine de mort pour certains actes d’homosexualité (lire dernier article sur le sujet).