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 d’ADHEOS

 SOS homophobie sort une nouvelle version de son guide pratique contre l’homophobie. A cette occasion, TÊTU a recueilli des témoignages et des conseils pour réagir à une agression. Interview de François Ping, président de Flag!, l’association des policiers et des gendarmes LGBT.
 
SOS homophobie, qui s’est constitué partie civile au terrible procès des agresseurs de Bruno Wiel, vient aussi de publier une nouvelle version de son guide pratique contre l’homophobie. Une mine di’nformations pratiques pour se défendre face à toutes les manifestations anti-homos. A cette occasion, TÊTU consacre dans son dernier numéro un dossier spécial «Que faire après une agression homophobe?», à partir de témoignages et de recommandations d’experts. François Ping, président de Flag!, l’association des policiers et des gendarmes LGBT, donne quelques conseils sur la première étape, souvent désagréable mais indispensable: la déposition au commissariat ou à la gendarmerie.
 
 
TÊTU: En tant que policier, quels conseils donnez-vous à une personne qui vient de subir une agression homophobe?
François Ping: Un conseil légal, d’abord : pour donner lieu à des poursuites judiciaires, il faut que l’infraction de discrimination d’homophobie soit caractérisée. Il faut pour cela qu’existent des propos homophobes rapportés avec exactitude ou des actes de violences liées à l’appartenance sexuelle. Il faut prouver que l’agression verbale et/ou physique est liée à l’orientation sexuelle. D’un point de vue pratique, pour faire avancer les investigations, c’est bien que la victime puisse donner un maximum de précisions sur le physique et la tenue vestimentaire des auteurs. Notez les coordonnées de témoins éventuels, ça peut être très utile. Enfin, d’un point de vue psychologique, il existe différentes associations d’aides aux victimes telles que SOS homophobie. L’Inavem (coordonnées ci-dessous) est un réseau d’associations d’aide aux victimes dans toute la France. Le plus important est de ne pas rester seul et d’en parler, à des amis, à sa famille…
 
Que faire si on tombe sur un policier ou un gendarme peu sensible au caractère homophobe de l’agression?
Les policiers et les gendarmes doivent faire preuve d’exemplarité et d’impartialité, et prendre en compte la spécificité de toute victime. Si ce n’est pas le cas, des recours sont possibles. La Halde par exemple, mais aussi Flag! qui peut saisir le chef de service ainsi que l’Inspection générale de la police nationale. Les contrevenants au code de déontologie s’exposent à des sanctions administratives de manière systématique.
 
Comment évolue l’homophobie dans la police, la gendarmerie?
Comme dans l’ensemble de la société, les mentalités ont évolué au sein du ministère de l’Intérieur. Quand j’étais en formation, j’ai choisi de faire mon coming out dès le début de la scolarité, ça s’est très bien passé. C’est comme dans n’importe quel milieu. Ça s’est bien passé parce que je vis bien mon homosexualité. En ce qui concerne la formation, le ministère de la Défense a adapté un module de sensibilisation aux discriminations (homophobie) élaboré par FLAG! qui est enseigné dans toutes les écoles de sous-officiers de gendarmerie. FLAG! intervient aussi à la