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 d’ADHEOS

"J’ai envie de vivre dans un pays où on ne laisse pas les Jospin faire le tri de qui accède à l’humanité et qui doit rester dans la honte". Virginie Despentes, l’auteur à succès de "Baise moi" et prix Renaudot 2010 pour "Apocalypse Bébé", s’est offert une tribune au vitriol publiée ce lundi 12 novembre sur le site du magazine Têtu.
 
Passablement agacée par les réserves exprimées par l’ancien premier ministre Lionel Jospin à l’égard du mariage gay, l’écrivain qui revendique aujourd’hui son homosexualité tire à boulets rouges et dans son style très personnel contre les arguments développés par l’ancien premier secrétaire du PS.
 
 
Le 9 novembre dernier, le promoteur du Pacs était l’invité de Canal+ où il a clairement exprimé ses réserves à l’égard du projet de loi ouvrant le mariage à tous les couples, projet de loi qui vient de franchir l’étape du Conseil des ministres.
"C’est la position de mon parti, et donc je la respecte. Ce n’était pas la mienne au départ. Ce que je pense c’est que l’idée fondamentale doit rester, pour le mariage, pour les couples et pour la vie en général, que l’humanité est structurée entre hommes et femmes", avait-il expliqué.
 
Des arguments qui n’ont visiblement pas convaincu Virginie Despentes. "Au départ, cette histoire de mariage, j’en avais moitié rien à faire – mais à force de les entendre, tous, sans homophobie, nous rappeler qu’on ne vaut pas ce que vaut un hétéro, ça commence à m’intéresser", explique l’écrivain et réalisatrice, réputée pour son langage cru et ses prises de position féministes.
 
"Jospin, comme beaucoup d’opposants au mariage gay, est un homme divorcé. Comme Copé, Le Pen, Sarkozy, Dati et tuti quanti. Cet arrangement avec le serment du mariage fait partie des évolutions heureuses, attaque-t-elle bille en tête. […] Mais pourquoi tant de souplesse morale quand ce sont les hétéros qui se torchent le cul avec le serment du mariage, et cette rigidité indignée quand il s’agit des homosexuels?"
 
"J’ai l’impression qu’en tombant amoureuse d’une fille […] j’ai perdu une moitié de ma citoyenneté. J’ai l’impression d’être punie. Et je ne vois pas comment le comprendre autrement. Je suis punie de ne plus être une hétérote, humaine à cent pour cent. Pendant trente cinq ans, j’avais les pleins droits, maintenant je dois me contenter d’une moitié de droits. Ça me chagrine que l’état mette autant de temps à faire savoir à Lionel Jospin et ses amis catholiques qu’ils peuvent le penser, mais que la loi n’a pas à être de leur côté", affirme-t-elle.