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 d’ADHEOS

Sihle Skotshi, 19 ans et ouvertement homo, se baladait avec des amies quand elle a été tuée par un groupe de cinq hommes. «Avant de la poignarder, les agresseurs ont dit qu’ils ne voulaient pas de ”gens comme ça” sur leur territoire», raconte une des proches qui a survécu à l’agression.
 
C’est la dernière victime de l’homophobie qui ravage les quartiers pauvres d’Afrique du Sud. Sihle Skotshi (photo ci-contre), une lesbienne de 19 ans, a été assassinée samedi 10 novembre dans le township de Phillipi, près du Cap. Affichant un look butch, la jeune fille ne cachait pas son homosexualité. Elle était par ailleurs membre de l’association Luleki Sizwe, qui soutient les homosexuelles dans la périphérie du Cap.
 
Vendredi dernier, Sihle Skotshi est sortie pour boire un verre dans une taverne avec des amies. Au cours de la soirée, avec deux autres jeunes femmes, elle est allée chercher de l’argent, avant de revenir à pied vers le bar. Selon une des amies de la victime, qui a préféré garder l’anonymat, elles ont alors croisé la route de cinq hommes, membres d’un gang connu dans la région, qui les auraient harcelées. Ceux-ci les ont ensuite attaquées et Sihle a reçu un coup de poignard dans la poitrine, tandis qu’une autre jeune fille, qui a tenté d’intervenir, a été touchée au bras. Les deux blessées ont été transportées à l’hôpital, mais Sihle est morte peu de temps après son admission.
 
«La plupart des hommes ici nous détestent»
«Ils (les agresseurs) n’ont pas volé notre argent ou nos téléphones portables, a déclaré la jeune femme qui a survécu à l’agression au Cape Argus, un journal local. La plupart des hommes ici nous détestent; ils disent que nous essayons de leur voler leurs petites copines. Maintenant, nous sommes terrifiées à l’idée de sortir car ils sont toujours en liberté». Aucune arrestation n’a été réalisée pour l’instant. «Pourtant, les policiers connaissent les membres de ce gang, déplore Ndumie Funda, présidente de l’association Luleki Sizwe. Ils ont du mal à reconnaître qu’il s’agit d’un crime de haine. Mais les agresseurs de Sihle ont dit, avant de la poignarder, qu’ils ne voulaient pas de ”gens comme ça” sur leur territoire».
 
Selon les militants LGBT, les violences homophobes sont en recrudescence ces derniers mois dans les townships sud-africains. Le 21 octobre, six lesbiennes ont été brutalement attaquées dans une station-service à proximité du Cap.