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 d’ADHEOS

C’était seulement la seconde fois que la marche des fiertés avait lieu à La Rochelle. Ce samedi 4 juin, 4000 personnes se sont réunies pour lutter contre l’homophobie et la transphobie. Ambiance de fête dans les rues, qui cache parfois des quotidiens moins réjouissants.

Musique qui bouge, strass et paillettes, drapeaux arc-en-ciel, déguisements… Une fois encore, le Vieux-Port de La Rochelle n’a pas été au calme ce samedi 4 juin après-midi. Près de 4500 personnes, d’après les organisateurs (3000 selon la police), ont défilé pour cette seconde marche des fiertés, en cette journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Sorte Gay Pride à la Rochelaise. L’an dernier, première édition, cette manifestation avait réuni autant de monde. Petite plongée dans ce cortège multicolore.

Une manifestation toute en légèreté

l y a d’abord Thomas, 25 ans, et sa robe Blanche-Neige qui attire le regard. Et pour compléter la panoplie, perruque et… Talons. C’est le seul jour qu’il se déguise ainsi. Cette marche des fiertés est pour lui incontournable : “S’il y a encore besoin de la faire dans dix ans, je serai là, je la ferai !” clame ce Parisien venu à La Rochelle le week-end, au départ pour voir des amies. Si l’ambiance paraît légère dans le défilé, les revendications ne sont jamais très loin.

Des orientations sexuelles parfois encore mal acceptées

Une jeune femme, Gabrielle, qui vient de finir ses études, a noué autour du cou un grand modèle du fameux drapeau arc-en-ciel. “Je l’ai sorti uniquement quand je suis arrivée au rassemblement, confie-t-elle. C’est ma sœur qui m’a proposé de venir, cela m’a beaucoup touché, parce que je suis bisexuelle”. Sa famille est au courant : “J’ai fait une sorte de coming-out. Enfin rien de solennel, je ne voulais pas. Quand j’ai eu mon premier amour, en l’occurrence, ma première copine, mes parents m’ont demandé comment IL s’appelait. Je leur ai répondu : “Léa””. Ils se sont alors montrés très compréhensifs.

Mes parents ne sont pas au courant

Ce qui n’a pas été le cas de tout le monde. Gabrielle raconte entendre régulièrement certaines remarques déplaisantes, maladroites : “On me dit “Mais tu es féminine pourtant !” Mais en fait, il n’y a pas à commenter.” Des mots qui parlent à Maela, pas très loin. Paillettes sur les yeux, sur le cou, elle rapporte que son orientation sexuelle a du mal à être acceptée de ses grands-parents : “Ils ont déjà dit qu’il y avait _des gênes bizarres dans cette famille_…” Alors, aujourd’hui, Maela a fait une pancarte, spécialement pour eux. Il est écrit dessus, de toutes les couleurs : “Merci mamie, merci papi.”

Il y a donc des familles dans lesquelles tout se passe, plus ou moins bien, Thomas, Gabrielle. Et puis celles où c’est plus difficile. Lucas lui, étudiant à La Rochelle, préfère mentir : “Mes proches ne sont pas au courant de mon homosexualité. Je joue un rôle quand je suis avec eux. _Il n’y a qu’aujourd’hui où je peux être moi-même_. Sans déguisement extravagant, Lucas s’est glissé au milieu du cortège, discrètement, de peur aussi de croiser quelqu’un qu’il connaît. “Ici, je suis libre, je suis vraiment moi-même, appuie-t-il. J’étais comme obligé de défiler.” Il a sobrement écrit sur un carton, qu’il lève haut : “Ici, il y a un homosexuel.”

C’est notamment pour soutenir les personnes comme Lucas que Thomas défile, avec sa joie, son sourire, sa bonne humeur… Et sa robe. Idem pour Gabrielle : “Le chemin déjà parcouru est immense. Mais celui qu’il reste l’est tout autant. Dans les écoles notamment, il y a tout un travail d’éducation”. Derrière elle, la speakrine sur scène rajoute, dans le bon tempo : “On sera là jusqu’au jour où il n’aura plus besoin de Gay Pride parce que tout le monde sera dans le respect.” Et sur une bonne musique techno, la speakrine monte dans un camion et entame le défilé…