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 d’ADHEOS

L’Ouganda a annoncé mercredi 20 juin l’interdiction de 38 organisations non gouvernementales accusées de promouvoir l’homosexualité, en particulier auprès des enfants. Simon Lokodo, ministre de la déontologie, a accusé les ONG visées – dont il n’a pas donné la liste – d’être soutenues financièrement par l’étranger, et de "recruter" des enfants ougandais dans les rangs homosexuels.
 
"Les ONG sont des canaux à travers lesquels l’argent arrive [aux homosexuels] pour recruter, a dit le ministre, un ancien prêtre catholique. Je dispose de la liste des réunions qu’elles ont tenues pour renforcer, accroître et recruter [les homosexuels]."
 
OFFENSIVE CONTRE LA SOCIÉTÉ CIVILE
 
Pour Mohammad Ndifuna, directeur de Human Rights Network Uganda, l’une des ONG menacées, l’annonce du ministre fait partie d’une offensive plus vaste du gouvernement contre la société civile. "Nous savons qu’il y a toutes sortes de menaces qui ciblent le secteur pour différentes raisons", a-t-il dit.
 
Lundi, le ministre avait ordonné à la police d’interdire une conférence sur les droits des homosexuels organisée dans un hôtel des environs de Kampala, interpellant une quinzaine de militants venus d’Ouganda, du Rwanda, du Kenya et de Tanzanie.
 
Un projet de loi, en souffrance au Parlement depuis près de trois ans, prévoit un durcissement des peines contre les relations homosexuelles, déjà illégales, et l’interdiction de la "promotion" de l’homosexualité, notamment par un soutien financier aux gays et aux lesbiennes.
 
Un texte précédent, qui n’a pas été voté, prévoyait la peine de mort pour les récividistes. Cette dernière disposition, de même que la peine de réclusion criminelle à perpétuité, a suscité une levée de boucliers à l’étranger, qui a menacé de suspendre son aide à l’Ouganda, et ne devrait pas être retenue dans le nouveau texte.