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 d’ADHEOS

Ce samedi 24 septembre, la première Marche des fiertés de Limoges (Haute-Vienne) a rencontré un franc succès. Plus de 2000 participants ont défilé dans les rues du centre-ville, avec un objectif : rendre visibles leurs luttes.

Ce samedi 24 septembre 2022, les rues de Limoges (Haute-Vienne) se sont remplies de drapeaux arc-en-ciel, symboles de la communauté LGBTQIA+. Malgré la météo changeante, la première Marche des Fiertés a rencontré un franc succès.

*Plus de 2000 personnes ont défilé au départ de la place de la Motte. Une première pour Limoges, mais aussi pour Saule. L’étudiant de 19 ans revendique les lettres A, pour “asexuel”, et Q, pour “queer”, du sigle LGBTQIA+.

“La communauté est présente partout.”

“Je suis venu ici seul, pour rencontrer des gens, même si je ne suis pas très sociable”, sourit-il. “C’est super qu’il y ait une Pride à Limoges, ça montre que la communauté est vraiment présente partout.”

Saule, qui se revendique non-binaire, a grandi à la campagne, près de Châteauroux (Indre). Pas facile alors de trouver des représentations de la communauté LGBT. “Il y avait peu de personnes queer, et seulement lesbiennes ou homosexuelles”, se rappelle-t-il. “C’est vraiment quand je suis arrivé au lycée que j’ai trouvé des personnes à qui m’identifier. Je pense que c’est obligatoire d’aller dans une grande ville.” 

Saule espère déjà que la Marche des fiertés pourra “ruisseler dans les petites villes, pour aider celles et ceux qui ont un sentiment d’exclusion.”

Kamille, 21 ans, n’attend quant à elle pas grand chose de la Marche des fiertés. “C’est la première, tout le monde vient jauger. L’année prochaine, on aura plus d’attentes.”

La jeune femme transgenre habite depuis trois ans à Limoges et a déjà participé à une Pride bordelaise. “Organiser cette marche à Limoges, c’était important parce que ça manquait. Parce qu’il y a moins de gens, ça ne veut pas dire que la manifestation est moins centrale.”

La Marche des Fiertés de Limoges n’est que la troisième en Limousin. À Guéret (Creuse), deux Prides ont déjà été organisées. La dernière édition s’est déroulée en juin 2022. Pour Pascal, venu avec son compagnon, il était temps que cette marche de samedi se fasse à Limoges. “Ça va peut-être changer la vision de ceux qui ont des préjugés, qui confondent homosexualité et pédophilie”, raconte l’homme de 62 ans. “Je ne comprends pas les parents qui n’acceptent pas leur enfant. Il faut sortir, arrêter de se cacher.”

Etre allié de la communauté

Valérie est venue accompagner sa fille Lou et ses amies. “Je soutiens ma fille sur tout, je suis fière d’elle.” Lou a 16 ans et elle est aujourd’hui déscolarisée après avoir été harcelée.

Au milieu des chants et des danses, Valérie tient à expliquer les raisons de sa présence à la Marche des Fiertés: “J’essaie de mon mieux d’aider ma fille dans son combat. Il faut montrer à ceux qui ne comprennent pas que cette communauté se montre aussi.”  

Lou, drapeau aux couleurs des personnes transgenres sur les épaules, est heureuse de défiler dans les rues aux côtés d’autres membres de sa communauté : “C’est vraiment super d’être ici ! Nous aussi, on représente le Limousin, et ça peut permettre d’organiser des Prides dans d’autres villes de même taille que Limoges.”

Nathalie et Georges sont venus accompagner leur fils de 33 ans. Il a fait son coming-out homosexuel depuis 18 ans. Mais ce matin, l’émotion était trop forte. “J’avais les larmes aux yeux, des larmes de joie. Beaucoup de gens vivent encore cachés. Il reste encore des progrès à faire, par exemple la possibilité d’avoir des enfants pour les couples homosexuels.” 

Nathalie et Georges ont aussi fait des rencontres marquantes pendant la Marche. “Nous avons rencontré Clara, une jeune femme transgenre, on a échangé nos coordonnées et en cas de besoin, on sera là pour elle.”