Le tribunal de Bergerac a condamné un habitant de la ville à un an de prison ferme et six mois avec sursis ce jeudi 21 avril, pour menaces, violences, incendie volontaire et injures racistes et homophobes sur ses voisines. Il ne supportait pas leur homosexualité.
“Ca a commencé depuis qu’il a su qu’on était un couple de femmes”, raconte Myriam, la trentaine, qui s’est assise à l’arrière avec sa compagne, sur les bancs de la salle d’audience du tribunal judiciaire de Bergerac. Ce jeudi 21 avril, leur voisin d’en face, un homme de 58 ans a été condamné à un an de prison ferme et six mois avec sursis probatoire, pour leur avoir lancé des insultes homophobes et racistes, les avoir menacées de mort, agressées, et pour avoir mis le feu devant leur domicile. Tout ça parce qu’elles sont lesbiennes. L’homme a développé une véritable “fixette” pour ses victimes, selon l’avocat du couple.
“On a déposé plainte, il a pété les plombs”
Dès qu’elles s’installent il y a un an en centre-ville de Bergerac, il commence à voir les deux jeunes femmes rentrer chez elles en se tenant la main. Les insultes fusent : “sales gouinasses”, “sale arabe”. Il trouve qu’elles se “montrent trop”, il dit que ça “choque les personnes âgées du quartier”. Il y a un mois, le ton monte dans la rue, l’homme est complètement ivre. Il tente de les frapper, elles répliquent avec une bombe lacrymogène, alors, il rentre chez lui, prend un marteau et commence à défoncer leur porte d’entrée. Les policiers l’arrêtent juste à temps et le placent en dégrisement.
Selon votre compagne, vous buvez entre deux et cinq litres par jour. Que du vin rouge. Je ne sais même pas comment l’organisme peut supporter ça
“On a fait un premier dépôt de plainte, c’est de là que c’est parti, il a pété les plombs”, raconte Myriam. L’homme reçoit une convocation devant un officier de police judiciaire. Et il voit rouge. Dimanche dernier, il recommence, mais cette fois-ci, il prend un tee-shirt imbibé d’essence et le jette sur le scooter du couple. L’incendie gagne une conduite de gaz qui s’enflamme, deux voitures brûlent dans la rue, en pleine nuit : “Si les pompiers n’étaient pas arrivés à temps, ma compagne aurait pu y passer”, explique la jeune femme.
Entre deux et cinq litres de vin rouge par jour
Les policiers de la Brigade de sûreté urbaine (BSU) du commissariat de Bergerac interpellent le quinquagénaire le lendemain matin. “Comme d’habitude, j’étais bourré”, assène le quinquagénaire à la barre, les bras croisés pour expliquer son geste. Il dit qu’il ne pensait pas que le feu s’étendrait autant. Le président s’étonne : “C’est vrai que selon votre compagne, vous buvez entre deux et cinq litres par jour. Que du vin rouge. Je ne sais même pas comment l’organisme peut supporter ça”. Mais il ajoute : “C’est facile de dire, “j’étais ivre”. Qu’est-ce qui vous dérange chez ces jeunes femmes ?” “- Ca fait 22 ans que je suis dans le quartier, je n’ai jamais eu de problème avant qu’elles arrivent”, grommelle le prévenu, les bras croisés.
Le tribunal lui ordonne une obligation de soigner son alcoolisme en prison. Et l’interdiction d’entrer en contact avec ses victimes. Mais le couple de jeunes femme, toutes les deux Bergeracoises, ont pris leur décision. Elles vont déménager : “J’ai 30 ans, c’est la première fois de ma vie que suis victime d’homophobie”, assure Myriam.
- SOURCE FRANCE BLEU