Elu de la Chambre des représentants de l’Indiana, Phillip Hinkle voit sa carrière compromise par sa rencontre avec un jeune homme de 18 ans, prétendument en vue de rapports sexuels
La liste des politiciens américains antigays pris la main dans le sac pour avoir recherché une relation homosexuelle est déjà longue. Du sénateur Larry Craig, qui a sollicité un rapport sexuel dans les toilettes de l’aéroport de Minneapolis auprès d’un homme qui s’est révélé être un policier en civil, au député Mark Foley qui a envoyé des mails pornographiques à des stagiaires mineurs, en passant par Roy Ashburn arrêté ivre à la sortie d’un bar gay ou les influents pasteurs George Rekers et Eddie Long… La liste est longue et compterait encore denombreux autres éminents postulants. Tous avaient, auparavant, pris position contre l’homosexualité. Depuis la semaine dernière, elle compte un membre supplémentaire.
A la recherche d’un «sugar daddy»
Bien sûr, le député Républicain de l’Indiana Phillip Hinkle appelle la mésaventure qui lui est arrivée une «tentative d’extorsion de fonds», et certaines des péripéties qui la composent restent à éclaircir. Reste qu’elle pourrait coûter sa carrière à cet élu de 64 ans, qui a voté l’interdiction du mariage des couples de même sexe dans son Etat.
Selon les récits parus dans la presse locale, le député aurait répondu à l’annonce d’un escort de 18 ans, Kameryn Gibson (photo de son annonce ci-contre), qui indiquait sur le site Craigslist rechercher un «sugar daddy» dans la section Rencontres entre hommes. «Je ne peux pas être un sugar daddy pour toujours, mais je suis libre ce soir. Tu veux me tenir compagnie?» a écrit le député, dans un mail qu’a pu consulter l’Indianapolis Star. Les deux hommes s’entendent sur une somme de 80 dollars, sans référence explicite à des rapports sexuels, mais avec une réserve pour y ajouter 50 à 60 dollars si l’élu en sort «très satisfait». Bientôt, Phillip Hinkle va chercher le jeune homme pour l’emmener dans une chambre d’hôtel.
La sœur s’en mêle
Et c’est là que le plan a commencé à mal tourner pour le député. Déjà dévêtu et recouvert d’une simple serviette de bain, il aurait révélé au jeune homme qu’il était un politicien. Surpris, Kameryn Gibson aurait alors refusé les avances du député pour s’enfermer dans la salle de bains, d’où il aurait appelé sa sœur, Megan.
Reprenant les choses en main tandis que Hinkle aurait continué à solliciter un rapport sexuel, la sœur a alors menacé d’appeler la police et les médias locaux. Arrivant à l’hôtel et réitérant ses menaces, elle s’est vue offrir l’iPad et le Blackberry du député, ainsi que 100 dollars en liquide.
10.000 dollars en cash
Sur le chemin du retour, Megan Gibson affirme avoir reçu des appels sur le Blackberry, dont plusieurs de la femme du député. «Votre mari est gay», aurait-elle lancé, obtenu d’abord pour toute réponse: «Vous faites erreur sur la personne.» Puis une série d’appels d’autres membres de sa famille. Revenue à l’hôtel sans son frère, elle aurait montré les e-mails reçus à la fille du député, pour se voir offrir 10.000 dollars en cash pour garder le silence.
L’histoire ne dit pas si elle a bel et bien empoché la somme, mais quelques jours plus tard, l’affaire fait la une des journaux de l’Indiana. Et tandis que les différents protagonistes de cette sombre histoire préparent leur défense – dans un Etat où la prostitution est interdite, Kameryn Gibson est revenu sur la partie de son récit qui concernait ses intentions, tandis que Phillip Hinkle se dit victime d’un coup monté – la démission du député est attendue dans le courant de la semaine.
