NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

Jonas et Franky doivent comparaître le 18 août à Yaoundé, la capitale politique de ce pays d’Afrique centrale. Ils disent avoir subi des violences lors de leur garde à vue.
 
 Deux hommes «très "féminisés"» comparaîtront le 18 août pour homosexualité, indique le communiqué commun de trois associations gay-friendly camerounaises. Jonas et Franky avaient été arrêtés par des policiers le 25 juillet dans la capitale politique alors qu’un troisième homme, Hilaire, les conduisait chez lui.

 
 
Trois associations mobilisées
«Les policiers ont découvert que deux des trois occupants de la voiture, en l’occurrence Jonas et Franky – qu’ils croyaient être des filles en compagnie de leur copain, du fait de leur maquillage, de leur coiffure et de leur habillement très “féminisés” – étaient en réalité des hommes», indiquent l’association de défense des homosexuels (Adefho), Adolescents contre le sida (Sid’ado) et le Collectif des familles d’enfants homosexuels (Cofenho).
 
«C’est le pantalon ouvert du chauffeur, Hilaire N. qui a le plus attiré leur attention. Pour eux, ils se tripotaient», a déclaré l’enquêteur en charge de l’affaire au quotidien local Le Jour, qui précise que la situation s’est «aggravée» après une tentative d’Hilaire de soudoyer les policiers.
 
Pas de flagrant délit
Une fois au commissariat, l’enquêteur a indiqué que les trois interpellés ont avoué leur homosexualité. Selon le collectif d’associations, ils auraient subi des violences physiques lors de leur séjour en garde à vue.
 
Au final, Hilaire n’a pas été inquiété et seuls Jonas et Franky comparaîtront. D’après l’article 347 bis du code pénal, on ne peut juger de l’homosexualité, passible de cinq ans de prison, qu’en cas de flagrant délit. Ce qui n’est pas le cas, affirme le collectif, qui «s’insurge énergiquement et fortement contre cette arrestation totalement arbitraire et abusive».