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 d’ADHEOS

Dans les joyeuses bulles de l’ultime fête, le DK bar a fermé ses portes dimanche soir. Rue René-Fournet, c’était le dernier établissement de la ville estampillé « gay friendly ».
 
Voilà six ans que la communauté homosexuelle et ses amis fréquentaient le lieu avec assiduité. Pour sa dernière soirée, le patron Guillaume Duchemin a mis les petits plats dans les grands. Sa petite salle était pleine comme un œuf. Ému par les cadeaux des habitués et des commerçants du quartier, il a définitivement tiré le rideau à deux heures du matin.
 
Des souvenirs plein la tête.
Tout remonte à l’année 2007 quand il décide de quitter Toulouse après plusieurs années d’expérience à la tête d’un bar et d’une discothèque.
 
« Je me suis fixé à Pau par hasard. Je m’y suis arrêté pour rendre visite à ma famille. J’étais censé m’installer dans les Landes. Je n’ai pas bougé. J’ai rencontré mon ami David et on a lancé le DK bar. » L’ouverture a eu lieu le 10 janvier 2008 à 18 heures. « À 17 heures, nous n’avions pas terminé les travaux ! »
 
Un spectacle par mois
Les anecdotes ne manquent pas. Une fois par mois, Guillaume Duchemin donnait son spectacle de transformiste. La barmaid Chrysta n’avait pas son pareil pour chauffer la salle. Et les Fêtes de la musique ou les soirées de réveillon révélaient toujours une atmosphère caractéristique : « Nous avions des musiques que personne n’entendait ailleurs. Ambiance remix avec nos égéries telles que Mylène ou Madona ! Les hétéros aimaient bien venir chez nous aussi parce qu’ils trouvaient quelque chose de différent, un sens de la fête. »
 
Guillaume Duchemin tourne désormais la page sur vingt ans de vie nocturne animée. « C’est usant. On a vendu le fonds de commerce pour se projeter dans autre chose. On va surtout essayer de vivre comme tout le monde, dans un rythme plus tranquille. Pour la première fois depuis longtemps, je vais passer la Saint-Sylvestre à la maison avec mes amis. »
 
Toujours est-il que les gays palois se sentent un peu orphelins. « Tous les lieux ont fermé ces dernières années. Il y a dix-huit mois, c’était la Station des artistes. Il ne reste plus rien. »
 
Un bar à bières
 
« Je fais encore partie de l’ancienne génération qui considère que c’est important d’avoir des endroits où se retrouver », ajoute Guillaume Duchemin. « Les plus jeunes, en revanche, ne sont plus vraiment dans cette logique. Pour eux, il n’y a pas de raison d’organiser des espaces communautaires parce que tout est plus facile de nos jours. Pour ma part, je suis convaincu que des lieux gays ont encore leur importance. D’ailleurs, si je relance une affaire, je garderais l’esprit gay friendly. »
 
Dans la ville aujourd’hui encore marquée par l’empreinte du maire André Labarrère, la communauté gay ne devrait pas rester inactive trop longtemps. « Tout le monde sait qu’il tenait à ce que des lieux existent dans sa ville. »
 
En attendant la concrétisation des projets dont on entend parler en ville, le racheteur du DK bar n’a pas l’intention, en tout cas, de cibler ce marché. Il engagera bientôt un chantier pour ouvrir un bar à bières.