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 d’ADHEOS

Alors que les gays anglais vont pouvoir donner leur sang sous certaines conditions, la Commission européenne a remis en cause les interdictions qui persistent dans certains pays, comme en France.
 
On sait que les hommes ayant eu des rapports sexuels avec les hommes ne peuvent donner leur sang. Une interdiction qui fait l’objet d’un large débat, et dont la révision a été envisagée par plusieurs ministres de la Santé successifs – et même promise récemment par Roselyne Bachelot, qui s’est finalement ravisée après consultation de l’Etablissement français du sang. Et la règle est la même dans la plupart des pays européens – même si cela va changer au Royaume-Uni très bientôt (voir plus bas).
 
 
Or, la Commission européenne vient d’affirmer qu’aucun texte communautaire ne soutient cette interdiction – et ce, alors même que les autorités sanitaires nationales citent souvent une directive de 2004 pour justifier de telles interdictions.
 
Le comportement, pas l’orientation!
John Dalli, le commissaire européen à la Santé et la consommation, a ainsi précisé que la loi interdisait les personnes «à haut risque de graves maladies infectieuses» de donner leur sang en raison de leur «comportement sexuel»… mais pas de leur «orientation» sexuelle. Et il a même alerté les Etats-membres qu’empêcher les gays de donner leur sang, en raison du taux de contamination au VIH (nettement) plus élevé parmi les gays, consistait bel et bien une discrimination.
 
«La réponse du commissaire est pleine de sens, s’est réjoui l’eurodéputé britannique Michael Cashman. Il a rappelé que ce ne sont pas les groupes qui sont “à risque”, mais les individus. Etre gay ou bisexuel ne pose pas de danger direct à la santé publique; ce sont les comportements sexuels à risque qui en posent.»
 
Un an d’abstinence en Angleterre
Hasard du calendrier, le même jour, le gouvernement britannique a annoncé ses propres changements de politiques à l’égard des homosexuels qui veulent donner leur sang. Après avoir été complètement interdits, ces dons vont bientôt être autorisés… à condition que le donneur n’ait pas eu de rapport sexuel, protégé ou pas, depuis un an.
 
Une recommandation acceptée par les ministres de la Santé d’Angleterre, d’Ecosse et du Pays de Galles, et qui constitue malgré tout une amélioration par rapport au délai qui était envisagé… de dix ans! Le délai d’un an «se fonde sur des données scientifiques pour s’assurer de l’inocuité des dons de sang en matière d’hépatite B ou de virus HIV», a reconnu Carl Burnell, responsable d’une des plus grandes associations britanniques d’homosexuels, la GMFA. Tout en soulignant que «certains homosexuels seront toujours frustrés de ne pas pouvoir donner leur sang».