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 d’ADHEOS

L’homme de 31 ans qui avait poignardé à mort un de ses amis au motif que ce dernier avait insinué qu’il était homosexuel a été condamné jeudi à 16 ans de réclusion criminelle.
 
"C’était une douleur en moi depuis des années cette histoire d’homosexualité et ça s’est terminé par cette catastrophe", a expliqué l’accusé devant la Cour d’assises du Val-de-Marne. "J’ai détourné la tête et j’ai porté un coup au hasard. Je n’ai pas regardé, je n’avais pas l’intention de tuer."
 
L’avocate générale avait requis plus tôt une peine comprise entre 18 et 20 ans. Les faits remontent au 14 avril 2010: dans une rue de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), ce soir-là, un homme reçoit un coup de couteau au thorax. Il est pris en charge par les secours mais décède à son arrivée à l’hôpital, tandis que l’agresseur prend la fuite.
 
Les expertises génétiques et les investigations conduisent les enquêteurs sur la piste de Mustapha, un ami de la victime qui, après avoir donné des explications confuses, finit par reconnaître être l’auteur du coup de couteau mortel. Le motif: la victime le prenait pour un homosexuel et aurait propagé des rumeurs sur son orientation sexuelle.
 
"Je n’avais pas toute ma tête, j’ai frappé au hasard. Il avait joué avec mon honneur", a-t-il déclaré. Après avoir assuré au cours de l’instruction être hétéro, cet homme de nationalité turque de 31 ans, a reconnu à l’audience des "tendances homosexuelles", tendances qu’il considère comme une "maladie".
 
"Avant tout, ce n’est pas compatible avec la nature de l’humain. C’est une maladie physique. Mon corps a toujours voulu ce type de relation, mais avec ma tête j’ai toujours empêché cela." "Il ne faut pas se tromper de cible", avait lancé l’avocate générale dans ses réquisitions. "Ce n’est pas le procès de l’homophobie mais celui d’un homme à qui on reproche d’avoir tué d’un coup de couteau un compatriote."
 
Au cours des débats, l’accusé a évoqué sa terreur que son homosexualité soit dévoilée au grand jour et que les rumeurs atteignent son entourage, en particulier son père. Pendant l’instruction, son père affirmera d’ailleurs aux enquêteurs: "Les homosexuels, il faut leur tirer une balle dans la tête direct. Si mon fils est homosexuel, qu’on lui fasse une injection létale ou qu’on lui tire dessus". Le procès avait commencé mardi. Il risquait trente ans de prison.