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 d’ADHEOS

Le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, est accusé de harcèlement par de nouveaux témoignages, mercredi.

Pour Noël Le Graët, les dossiers s’accumulent. Un mois après l’enquête de So Foot sur les dysfonctionnements internes à la Fédération française de football, le président de l’instance est à nouveau accusé par de nouveaux témoignages dans une enquête menée par Radio France. À 80 ans, le Guingampais, présent à la tête de la 3F depuis 2011 et réélu en 2021, a dû gérer plusieurs dossiers compliqués, comme la volonté de révision de la convention des droits à l’image collectifs. Mais il s’est aussi retrouvé pris dans des polémiques après s’être exprimé sur des sujets de société, comme les droits de l’homme au Qatar ou le racisme dans le football.

Homophobie : “On arrête trop de matchs” pour des cris et manifestations homophobes

En marge du match France-Andorre en qualifications pour l’Euro 2021, en septembre 2019, une sortie de Noël Le Graët sur l’homophobie dans les stades fait la polémique. Dans les colonnes de Ouest-France, le président de la FFF estime “qu’on arrêtait trop de matchs” pour des cris et manifestations homophobes dans les stades, comme c’était le cas de plusieurs rencontres de championnat depuis le début de saison.

Il persiste au micro de franceinfo quelques jours plus tard, demandant aux arbitres de ne plus arrêter les matchs face à des manifestations homophobes. “Considérer que le football est homophobe, c’est un peu fort de café, je ne l’accepte pas”, ajoute-t-il ensuite. Le Graët affirme également que le racisme, qui pourrait justifier l’arrêt des rencontres, et l’homophobie dans les stades, “ce n’est pas la même chose”. La sortie suscite la colère des associations de lutte contre l’homophobie, et un recadrage de la ministre des Sports Roxana Maracineanu, pour qui la position du président de la 3F est “erronée”.

Racisme : “Le phénomène raciste dans le football n’existe pas, ou peu”

Un an plus tard, Noël Le Graët fait à nouveau parler de lui, cette fois sur les débats autour du racisme dans le football. Invité à réagir sur les soupçons d’insultes à caractère racistes entre Neymar et Alvaro Gonzalez lors de Marseille-PSG, le président balaye les interrogations. “Quand un Black marque un but, tout le stade est debout. Le phénomène raciste dans le sport, et dans le football en particulier, n’existe pas, ou peu”, lâche-t-il. Ses propos entraînent une manifestation de SOS Racisme devant le siège de la FFF.

À l’été 2021, il est interrogé par So Foot sur le fait que le racisme ne soit pas un sujet pour la Fédération. Attends, moi je suis chef d’entreprise, j’ai des salariés, jamais… Même ici, ma secrétaire, allez voir sa couleur de peau. Et le directeur que je viens d’embaucher, un Diallo”, répond-il alors. Le président est aussi épinglé par Kylian Mbappé, qui lui reproche de ne pas l’avoir défendu après son penalty raté à l’Euro, et les critiques, notamment racistes, qui ont suivi. “Lui considérait qu’il n’y avait pas eu de racisme”écrit le joueur sur Twitter.

Droits de l’homme au Qatar : “aucune raison” que le pays “n’organise pas” le Mondial

Le président de la Fédération française de football a aussi choqué par ses propos sur les droits de l’Homme au Qatar. Dans un entretien accordé à l’AFP fin novembre 2021, Le Graët assure que “la Coupe du monde se fera au Qatar” et “qu’il n’y a aucune raison pour que ce pays n’organise pas de grand événement.”

Relancé sur les atteintes aux droits humains dans le pays, il coupe court : “J’ai bien lu tout cela, mais la France ira au Qatar […] Qu’il y ait des problématiques sur quelques dossiers, on peut toujours l’entendre, mais je pense que le foot contribue au rapprochement.” “Ils ont fait énormément d’efforts. Le Qatar a fait d’énormes progrès sur le plan social”, assure-t-il à nouveau au Parisien en avril 2022.

Affaires à la FFF : accusations de harcèlement et de dysfonctionnements internes

Depuis un mois, la FFF et son président sont dans la tourmente. Une enquête publiée par le magazine So Foot le 8 septembre met en cause le comportement de Noël Le Graët et sa gestion de dysfonctionnements en interne. Des témoignages anonymes évoquent notamment des messages à caractère sexuel envoyés à des employées.

Une semaine après la publication de l’enquête, le ministère des Sports annonce le lancement d’un audit pour faire la lumière sur les événements, après une rencontre entre Amélie Oudéa-Castera, la ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques, Noël Le Graët, et la directrice générale de la FFF Florence Hardouin. Mercredi 12 octobre, la cellule investigation de Radio France révèle de nouveaux témoignages de femmes et d’hommes, restées anynymes, accusant Noël Le Graët de comportements “inappropriés” et de “harcèlement”. Il y est décrit comme un “lourdingue”. L’attitude “ambiguë” de sa directrice générale est également soulignée selon ces mêmes témoignages.