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 d’ADHEOS

Alors que l’arrivée de David Douillet au poste de ministre des Sports inquiète les homos, une enquête menée la direction régionale d’Aquitaine chargée de la Jeunesse et des Sports met en avant un réel problème d’homophobie dans le milieu sportif.
 
Au lendemain de la nomination de David Douillet au poste de ministre des Sports, un certain nombre d’acteurs LGBT s’interrogent sur l’attitude qu’aura le remplaçant de Chantal Jouanno notamment en matière de lutte contre l’homophobie dans le sport (lire article). Il y reste pourtant bien du chemin à parcourir si l’on en croit une récente enquête menée par la Direction Régionale d’Aquitaine chargée de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale (DRJSCS), et dont l’association Paris Foot Gay se fait l’écho.
 
 
Une majorité de sportifs homophobes
Cette étude, menée auprès de 922 sportifs et entraîneurs évoluant dans la région, a permis d’aboutir à un premier rapport chiffré sur l’état de l’homophobie dans le sport en France. Et les résultats sont alarmants: l’hostilité envers les homos est très forte. Ainsi, selon l’étude, 50,6% des sportifs hommes déclarent avoir des attitudes (c’est-à-dire un ensemble de pensées) négatives ou ambiguës envers les gays, ce qui est bien plus élevé que dans les milieux non-sportifs. Leur hostilité est cependant moins marquée envers les lesbiennes. Les résultats sont un peu plus rassurants en ce qui concerne les femmes sportives, qui se révèlent légèrement moins homophobes que leurs homologues masculins, tant pour ce qui concerne les gays que les lesbiennes.
 
L’étude permet en outre de dessiner le portrait robot des hommes sportifs les plus homophobes: ceux qui s’identifient comme «sportifs», ceux qui pratiquent un sport admis comme «masculin» et/ou collectif, et les sportifs professionnels ou ceux qui participent à des compétitions. En revanche, l’âge joue peu et les sportifs les plus jeunes se révèlent tout aussi hostiles envers les gays que leurs aînés.
 
Un climat hostile
Bien que l’étude n’ait quantifié que des ensembles de pensées des sportifs et non leurs comportements, il est aisé de supposer que ces pensées induisent un certains nombre d’actes et de discours hostiles envers les homos. En effet, si les sentiments homophobes sont partagés par un si grand nombre de joueurs et qu’elles sont même une partie de la norme collective, elles ne peuvent qu’induire un climat et des comportements (verbaux, agressions…) de rejet.
 
Dans un tel environnement, on peut comprendre qu’il y ait aussi peu d’homosexuels déclarés dans le sport français (seul 0,4% des répondants masculins à l’études se sont déclarés gays). Plusieurs sportifs ont même refusé de participer à cette enquête, pour des raisons qu’ils déclarent personnelles ou collectives (idéologie, religion, groupes conflictuels…). Dans un tel climat, existe-t-il des solutions concrètes pour lutter contrer l’homophobie dans le sport? Oui, répond la DRJSCS Aquitaine, qui préconise notamment une meilleure formation des entraîneurs et une sensibilisation des sportifs. Monsieur le ministre, la balle est dans votre camp