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 d’ADHEOS

 Selon une étude réalisée auprès des «hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes» dans une vingtaine de métropoles américaines, 19% d’entre eux seraient infectés par le VIH et que 44% l’ignoreraient.
 
 Dans les grandes villes américaines, près d’un homme ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) sur cinq serait infecté par le virus du sida. Plus grave encore, presque la moitié d’entre eux ignorerait leur statut sérologique.
 
 Cette hypothèse repose sur une étude des services de santé américains, étude réalisée dans vingt-et-une métropoles. Plusieurs travaux de ce type avaient déjà donné des résultats alarmants: en 2009, une équipe de chercheurs laissait entendre que la prévalence du VIH dans la ville de Washington était sans doute supérieure à plus de 3% de la population. Entre 2006 et 2007, les taux de séroconversion avaient augmenté de 22%. De nombreux experts estimaient qu’il y avait sous-estimation, tant l’accès au dépistage était insuffisant. À titre de comparaison, on peut rappeler qu’un tel taux de personnes séropositives place Washington sur le même plan qu’un pays africain comme le Nigeria.
 
Les fameux «HSH»
Les résultats de cette étude, publiés dans un bulletin
 hebdomadaire jeudi dernier, laissent entendre que 19% des hommes «qui ont des relations sexuelles avec d’autres
hommes» (HSH) seraient infectés par le VIH et que 44% l’ignoreraient. Cette enquête a été réalisée en 2008 auprès de 8.000 personnes par les Centres de contrôle des maladies (CDC). Cette notion de HSH, utilisée par les chercheurs, ne désigne pas les gays au sens traditionnel. Parmi les populations étudiées, on trouve de nombreux hommes qui ont une sexualité entre eux mais refusent de s’identifier comme gays. Aux Etats-Unis, il a été démontré que des groupes d’hommes qui sont rattachés à une autre communauté (noire, hispanique…) ne se sentent pas concernés par les messages de prévention, ni par le dépistage. Kevin Fenton, directeur du département consacré au sida au sein des CDC, se montre très clair: «On doit accroître l’accès aux tests pour que ces hommes en sachent davantage sur leur état», a-t-il commenté.
 
Par groupes ethniques, les homosexuels noirs sont davantage infectés (28%) que les hispaniques (18%) ou les blancs (16%). Les disparités sont encore plus grandes pour ceux qui ignorent leur infection: 59% des Noirs qui sont infectés ne le savent pas, contre 46% pour les Hispaniques et 26% pour les Blancs. L’étude souligne aussi «les liens forts entre statut économique et social et infection par le VIH». Moins on a au accès à l’éducation, plus on court de risque de devenir séropositif. Assurément, le pays souffre encore des dégâts occasionnés par la politique de santé menée sous l’ancien président: Georges W.Bush et ses équipes avaient favorisé les campagnes pro-abstinence, et s’opposaient, pour des motifs religieux, à une éducation sexuelle dans les écoles.