Après les députés, voici les sénateurs, qui rejoignent à leur tour la fronde contre les cours de SVT de 1ère, accusés de «nier l’importance des facteurs biologiques» pour l’individu
Ils veulent «protester contre l’enseignement de la théorie du genre» en classe de 1ère, selon cette formule trompeuse mais inlassablement répétée depuis le début de l’été par l’Eglise catholique et les députés de droite – repris en choeur par les médias. «Ils», ce sont 113 sénateurs, soit presque un tiers du Sénat, qui ont écrit hier au ministre de l’Education, Luc Chatel, afin d’exprimer leur courroux.
Sous la houlette de Marie-Thérèse Hermange (UMP, photo ci-contre), sénatrice de Paris et ancienne adjointe de Jacques Chirac lorsqu’il était maire de la capitale, les signataires du communiqué estiment que «Cette théorie sociologique et militante qui affirme que l’identité sexuelle n’est qu’une construction culturelle n’a pas sa place dans une matière scientifique et va à l’encontre des principes de neutralité et de liberté de conscience propres à l’enseignement public».
Surtout pas au bac !
«S’il faut veiller à l’égalité des droits entre hommes et femmes et dénoncer la suprématie de l’un sur l’autre, l’importance des facteurs biologiques ne peut être niée sauf à vouloir bouleverser l’anthropologie de notre société en fragilisant la famille, qui est sa structure de base, et l’individu», ajoutent-ils.
Ils demandent notamment «le retrait de la mention de la théorie du genre présentée dans les manuels de SVT par Hatier, Hachette, Bordas» et «de garantir aux élèves que ce chapitre ne pourra faire l’objet d’un sujet au baccalauréat».
98 UMP, 12 centristes
Parmi les signataires qui comptent 98 UMP, 12 centristes et 3 non inscrits figurent le président du groupe Union Centriste François Zocchetto, le sénateur UMP de l’Oise et rapporteur de la commission des Finances du Sénat, Philippe Marini, la présidente centriste de la commission des Affaires sociales, Muguette Dini et l’ancien ministre, Charles Pasqua.
Après les associations catholiques et Christine Boutin au printemps,80 députés UMP ont déjà demandé, début septembre, le retrait des manuels scolaires de sciences de la vie et de la terre (SVT) de classe de première qui expliquent «l’identité sexuelle» des individus autant par le contexte socio-culturel que par leur sexe biologique, alors que des enseignants crient à la censure