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 d’ADHEOS

Le caractère homophobe a été retenu comme circonstance aggravante dans l’affaire du viol en réunion d’une homosexuelle de 32 ans à Béziers. Interrogée par TÊTUE, l’avocate Caroline Mécary estime que les lois françaises permettent de lutter réellement contre l’homophobie
 
C’est bien à cause de son homosexualité que la biterroise de 32 ans a été violée mercredi mercredi dernier. Le procureur de la République de Béziers, Patrick Mathé, l’a affirmé: «toutes les circonstances aggravantes ont été retenues contre les deux jeunes présumés auteurs. En l’occurrence, il s’agit du viol, de la réunion, ainsi que du caractère homophobe de l’aggression.» Voilà de quoi rassurer les nombreuses associations qui avaient exprimé leur soutien à la victime.
 
 
Caroline Mécary (photo), avocate au barreau de Paris et défenseuse des droits LGBT, rappelle que la loi française, grâce à l’application des circonstances aggravantes, assure la protection de la communauté LGBT. «L’arsenal juridique permet aujourd’hui de punir plus sévèrement les actes homophobes», ajoute-t-elle. Seul petit bémol? «en pratique, malgré la bonne volonté des Parquets, il y a de facto une hiérarchisation entre les comportements discriminatoires, comme le racisme, et les comportements homophobes. Même si ce n’est pas forcément volontaire, le corps judiciaire n’a pas encore pris la mesure de la gravité de l’homophobie», explique l’avocate.
 
Un viol qui suscite des réactions au Sénat
Alertée par ce fait divers sordide, la présidente socialiste de la délégation aux droits des femmes du Sénat, Michèle André, s’est indignée hier. Selon elle, «ce mélange de cruauté et de bêtise doit interpeller l’opinion publique et lui faire prendre conscience du caractère intolérable d’un crime dont seraient victimes 48.000 femmes majeures chaque année, d’après l’enquête nationale contre les violences faites aux femmes réalisée en 2000». Rappelons tout de même que si de plus en plus de plaintes pour viol sont enregistrées, cela ne veut pas dire qu’il y a plus de viols, mais simplement que les femmes osent plus souvent en parler.
 
Dans l’affaire de Béziers, la victime avait pu échapper à ses bourreaux en sautant du balcon pour attérrir chez son voisin. Aussitôt alertée, la police avait appréhendé très vite les deux présumés violeurs, qui ont été mis en examen vendredi et placés sous mandat de dépôt.