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 d’ADHEOS

Prison ferme pour les agresseurs d’un homme après une soirée en boîte
 
La violente agression dont a été victime un homme de 30 ans, dans la nuit du 26 au 27 avril, par trois jeunes gens, n’était pas strictement homophobe. Il est apparu hier, lors de l’audience des comparutions immédiates du tribunal correctionnel, où deux des trois agresseurs ont été jugés et condamnés, que le motif premier était avant tout crapuleux.
 
Samuel Freches, 19 ans, a été condamné à un an de prison ferme, sans mandat de dépôt, et François Zuindeau, 20 ans, à deux ans, dont un avec sursis et mise à l’épreuve. Il a été placé en détention.
 
Cette forme de délinquance consiste à jouer sur la séduction pour nouer un lien avec un homosexuel et se faire inviter chez lui en vue de le voler. Les relents homophobes ne sont cependant pas totalement à écarter de la démarche.
 
Parmi les trois agresseurs, l’un d’entre eux, encore mineur pour quelques mois, sera jugé par le tribunal des enfants. Le trentenaire a croisé la route du trio vers 4 heures du matin, après avoir passé une soirée en boîte, quai de Paludate. Ils ont noué conversation sur le trottoir. Le trentenaire a proposé au trio de prendre un verre chez lui, pour poursuivre une conversation liée aux discriminations. Un sujet qui les touche tous, les trois jeunes de par de leur origine, la victime au vu de son homosexualité.
 
Au début, tout s’est bien passé. Mais vers 7 heures, l’homme a demandé aux jeunes de partir. Il a alors reçu un violent coup-de-poing au visage. Tombé au sol, il a été roué de coups de pieds et une commode remplie de vaisselle a été renversée sur lui. « Ce qui explique qu’il avait de nombreux bouts de verre plantés dans le corps », a souligné son avocate, Me Hedwige Mure, qui demandait qu’une expertise soit effectuée plus tard pour mesurer les séquelles que son client pourrait conserver.  
 
Le scénario rappelle le film ‘‘L’Appât”  
 
« Vous avez frappé puis vous avez laissé votre victime inconsciente, à terre. Vous êtes partis sans lui porter secours », observait Caroline Baret, présidente de l’audience. En quittant les lieux, les trois agresseurs ont emporté une télévision et un ordinateur, qui n’a pas été retrouvé, sur lequel le trentenaire avait l’essentiel d’une thèse qu’il doit soutenir en novembre.
 
« J’ai l’impression d’avoir été un gros c… Trop gentil, trop bête. Je ne pensais pas que j’avais affaire à de jeunes bandits », expliquait la victime à la barre. Pour le parquet, Vincent Tridon soulignait que l’homosexualité de la victime n’était pas indifférente dans le choix des trois agresseurs. « Ce scénario rappelle le film ‘‘L’Appât”, de Bertrand Tavernier », relevait le magistrat, qui demandait quinze mois de prison pour Samuel Freches et deux ans pour François Zuindeau, avec mandat de dépôt dans les deux cas. Leur avocat, Me Aimécésaire Nguimbi, invitait le tribunal à ne pas retenir la préméditation ni l’homophobie.