Procréation assistée réservée au couple «formé d’un homme et d’une femme», gestation pour autrui toujours interdite: le rapport de la mission de révision des lois de bioéthique voté hier est une occasion manquée, selon plusieurs associations. Explications
Le rapport sur la révision des lois de bioéthique aurait pu être l’occasion d’avancer d’un cran dans l’égalité des droits pour les homos. Hélas, tel qu’il a été voté hier 19 janvier par les députés de la mission d’information parlementaire, ce rapport maintient les homos à l’écart de l’accès à l’assistance médicale à la procréation (AMP).
En effet, le rapport de la mission, présidée par Alain Claeys (PS) et dont le rapporteur Jean Leonetti (UMP) a également été rapporteur sur le statut du beau-parent, précise: «La finalité du recours à l’AMP est d’ordre médical et la demande parentale d’un couple n’est recevable que dans ce cadre», le couple devant être «formé d’un homme et d’une femme». La gestation pour autrui (GPA) reste également interdite, pour tous.
Colère des associations
Le rapport, qui sera présenté à la presse dans une conférence de presse cet après-midi, a déjà suscité la colère des associations. L’Association des parents gays et lesbiens (APGL) dénonce «un rapport qui, pour l’essentiel, préconise un statu-quo et est fondé sur une conception traditionnelle de la famille», alors que «de plus en plus de pays (…) ouvrent le mariage aux couples de même sexe, et que dans de nombreux cas, cette union permet l’adoption et l’accès aux techniques de procréation médicalement assistée». L’APGL rappelle également que l’interdiction de la GPA conduit les couples à l’étranger et contribue à l’émergence d’un «marché noir de la GPA» en France.
Homosexualités et socialisme (HES), qui défend également «la dépénalisation et l’encadrement strict de la gestation pour autrui» ainsi que «l’ouverture de l’assistance médicale à la procréation à toutes les femmes» regrette «la place (laissée) aux autorités religieuses» et espère que le débat parlementaire prévu au printemps sera l’occasion d’ouvrir la discussion