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 d’ADHEOS

«In Obama We Trust»: le magazine LGBT américain ne saurait être plus explicite dans son soutien au président qui vise une réélection en novembre. Mais certains s’interrogent: n’est-ce pas un peu trop?
Ce mois-ci, la livraison du magazine The Advocate met Barack Obama en couverture. Et le magazine LGBT le plus vieux au monde (créé en 1967!) n’y va pas avec le dos de la cuillère: les traits du président américains y remplacent ceux d’Abraham Lincoln, ancien président associé à l’abolition de l’esclavage, sur la célèbre statue de Washington, et la Une est ornée d’un «En Obama nous croyons» («In Obama We Trust»), inspiré de la devise nationale du pays.
 
Contre Romney, y’a pas photo
A l’intérieur, et pour la première fois «depuis des décennies», le magazine soutient officiellement l’actuel président en campagne pour sa réélection en novembre. Il faut dire que le choix est facile: face à lui, il y aura le Républicain Mitt Romney, qui doit compter avec les voix des membres les plus homophobes de son parti et est opposé au mariage des homos. Barack Obama, en revanche, a déclaré que selon lui, «les coupes de même sexe devraient pouvoir se marier», déclaration qui ne change pas grand chose dans le fond (ce sont les Etats fédérés qui décident de qui peut se marier aux Etats-Unis) mais symboliquement historique.
 
Dans l’édito qui accompagne cet endorsement, le magazine ne dissimule pas davantage les yeux de Chimène qu’il a pour le président: «Barack Obama est un leader aux réussites incontestables, qui possède une vision et un engagement sincère pour les droits LGBT», écrit le rédacteur en chef de The Advocate. «Par sa déclaration du 9 mai dernier, il s’est distingué à travers l’histoire et il est certain qu’il est le champion du progrès et notre meilleur choix comme président.»
 
Frise friendly
Peu avant d’exprimer son soutien au mariage pour tous, alors que les critiques venues du mouvement LGBT se faisaient pressantes, l’équipe de Barack Obama a twitté cette impressionnante frise chronologique des «progrès» faits depuis trois ans (voir l’image en grand format ici). De la fin du «Don’t ask, don’t tell» pour les soldats homos jusqu’aux pensions reversées aux vétérans de guerre transgenres, 39 mesures étaient mises en avant ainsi. Preuve que le soutien aux LGBT est bien réfléchi et revendiqué par le président.
 
Mais cette couverture enthousiaste est critiquée par certains, gênés de la comparaison avec le président Lincoln, comme si l’on comparait le mouvement LGBT et la lutte contre l’esclavage. «Même si les LGBT sont victimes de discrimination et d’intolérance, la dernière fois qu’on a vérifié, on n’était quand même pas des esclaves», écrit par exemple ce blogueur, qui s’étonne aussi que The Advocate ne l’ait pas soutenu pour sa première élection. Sur ce point, les raisons sont connues: le directeur du magazine à l’époque, qui militait pour l’investiture de Hillary Clinton, avait regretté l’éviction de la candidate la plus gay-friendly et refusé de soutenir son rival démocrate.