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 d’ADHEOS

Au cœur de Moscou cette année, des militant.e.s ont aussi défilé à bord d’une vieille voiture aux couleurs de l’arc-en-ciel, diffusant du Conchita Wurst à plein volume…
Malgré un climat violemment homophobe entretenu par la loi criminalisant la «propagande des relations sexuelles non traditionnelles» auprès des mineur.e.s, des militant.e.s LGBT s’étaient rassemblé.e.s cette après-midi en signe de protestation, devant la mairie de Moscou. Quelques jours plus tôt, les autorités avaient formellement interdit aux associations LGBT de se réunir, et ce, pour la neuvième année consécutive.
 
DEUX MILITANTES ARRÊTÉES LORS DE LA MANIFESTATION
Lors du rassemblement, deux femmes ont été emmenées au poste de police. Il s’agissait de la journaliste et militante Elena Kostyuchenko et de sa petite amie, qui ont été embarquées par les forces de l’ordre pour avoir sorti des drapeaux arc-en-ciel. Les militant.e.s LGBT présent.e.s ont néanmoins pu constater avec un certain soulagement que ce ne sont pas des groupes néo-nationalistes qui leur ont servi de comité d’accueil, contrairement aux années précédentes: «Ils se sont donc lassés avant nous, c’est en soit une petite victoire contre la haine et l’intolérance», assure le militant Nikolai Alekseev.
 
DES DRAPEAUX ARC-EN-CIEL ET «RISE LIKE A PHOENIX»
A cette occasion, Nikolai Alekseev a eu l’idée avec Vadim et Sonia, deux autres militant.e.s, de se servir d’une vieille voiture pour défiler dans les rues proche de la mairie en diffusant la chanson de Conchita Wurst, Rise Like A Phoenix. Si le lâcher de ballons, initialement prévu au passage de la voiture devant la mairie a eu lieu un peu trop tôt, le défilé de la voiture surmontée de plusieurs drapeaux arc-en-ciel, diffusant à plein volume la chanson gagnante de l’Eurovision cette année a été du plus bel effet:

«Cette action, c’est une synthèse de ce pays, a expliqué Nikolai Alekseev à Vincent, un participant venu de France. Une vieille caisse soviétique que l’on arrive a refaire fonctionner, la musique qui sort par de vieux transistors de plus de 40 ans et toujours en état de marche, de la vodka pour se donner du courage, bref beaucoup d’amitié et de solidarité entre nous. On s’est autant amusé.e.s à préparer l’évènement qu’à le vivre. Le stress était juste différent. Une petite déception quand même de ne pas avoir pu organiser le lâcher de ballons et des drapeaux devant la Mairie. Ironiquement, ils sont sortis sur la place Mayakovka, la même où depuis plusieurs années, l’opposition tente d’organiser une manifestation tous les 31 du mois.»