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 d’ADHEOS

La directrice d’une école maternelle située près de Neu-Ulm ne pourra être renvoyée. Le tribunal administratif d’Augsburg a en effet statué ce mardi que le droit au travail d’une femme en congé maternité prévaut sur le droit de l’Église catholique de limoger une personne au motif de la violation des principes de base de l’institution.
 
Pour comprendre cette situation typique de l’homophobie catholique en Allemagne, il faut rappeler qu’en Allemagne, certaines institutions comme les partis politiques et les institutions religieuses bénéficient d’un droit de tendance («Tendenzschutz») qui est prioritaire par rapport aux lois anti-discrimination. Un employeur peut ainsi limoger sur-le-champ un employé en raison d’un non-respect des principes fondateurs de l’institution.
 
La directrice du jardin d’enfants est une femme âgée de 39 ans. En août dernier, elle a donné le jour à un enfant. Elle avait alors, comme il se doit, remis à son employeur, en l’espèce l’Église catholique pouvoir orgnisateur de l’école, le certificat de naissance de son enfant auquel elle a joint un certificat de partenariat enregistré (le contrat d’union civile à l’allemande). Le diocèse d’Augsbourg voulut alors la licencier au motif d’un manque de loyauté vis-à-vis de l’institution qui l’emploie, la pratique d’une relation homosexuelle bafouant selon lui les principes de l’Église catholique. Mais la 3e chambre du tribunal administratif d’Augsbourg a argumenté que l’interdiction de licenciement pendant un congé maternité ne peut être levée que dans de rares cas d’espèce. Par exemple quand la femme en congé maternité commet un acte criminel. L’Église catholique devra donc attendre encore deux mois avant de procéder au licenciement. Elle attend la transmission du jugement mais il ne fait guère de doute que l’enseignante se retrouvera bientôt au chômage.
 
La directrice de l’école maternelle, une catholique fervente, s’est déclarée soulagée d’avoir enfin pu rendre publique sa relation avec sa partenaire, une relation qui dure depuis 7 années.
 
Quant aux organisations gays et lesbiennes, elles considèrent que la tentative de l’église est ouvertement hostile aux familles.
 
Dans l’état actuel des choses, il est à conseiller aux gays et aux lesbiennes de réfléchir à deux fois avant de signer un contrat avec un employeur catholique. Et Dieu sait que les institutions catholiques sont nombreuses et puissantes en Allemagne!