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 d’ADHEOS

 Un soixantaine de militants ont manifesté hier à Paris contre le projet de loi anti-gay de l’Ouganda. Des élus et de nombreuses associations étaient présents.
 
 18h30. Devant la fontaine des Innocents, aux Halles, en plein cœur de Paris, une poignée de militants d’Act Up-Paris déploie une banderole. En lettres roses sur fond noir, ce message: «Solidarity with Uganda gays» – solidarité avec les gays d’Ouganda. «Qu’est-ce qui se passe?», demande une passante, intriguée. On lui explique que les parlementaires ougandais s’apprêtent à voter un projet de loi qui, avant que le gouvernement ne fasse machine arrière, condamnait à mort les coupables d’«homosexualité aggravée»… La passante s’en étrangle.

 
 
Face à cette homophobie menaçante, les activistes d’Act Up-Paris, Tjenbé Rèd, l’Ardhis, Solidarité-LGBT, l’Inter-LGBT, le Centre LGBT de Paris Ile-de-France… ont décidé de se rassembler, suivant un appel à la mobilisation lancé sur Facebook(lire  article).
 
«Projet de loi immonde, dangereux»
«Le projet de loi représente une attaque terrible envers les droits humains ainsi qu’envers la prévention et l’accès au traitement contre le VIH» dénonce Pauline Londeix, responsable du plaidoyer international chez Act Up-Paris.
 
Quelques élus présents marquent aussi leur indignation. «C’est notre devoir de dire à l’ambassade de l’Ouganda à Paris et au gouvernement ougandais que nous savons qu’il y a un projet de loi immonde, dangereux, et que toute discrimination sera dénoncée», commente le socialiste Christophe Girard, adjoint au maire de Paris en charge de la culture. Ian Brossat, président du groupe communiste au conseil de Paris, annonce quant à lui qu’il déposera bientôt une motion de solidarité des élus parisiens avec les Africains confrontés à l’homophobie.
 
 
 «Museveni assassin! T’as du sang sur les mains!»

 
Vers 19h, une soixantaine de personnes sont réunies devant la fontaine. Les curieux sont de plus en plus nombreux. Les remarques homophobes, aussi. «Salope!», crie un jeune homme s’apercevant que la banderole derrière laquelle il posait fièrement n’est pas homophobe, mais gay-friendly… Les militants donnent de la voix. Le président Yoweri Museveni, généreux en propos homophobes, en prend pour son grade. «Homos assassinés, Museveni coupable!», «Museveni assassin ! T’as du sang sur les mains!».
 
Se mobiliser depuis Paris empêchera-t-il le vote du texte, dont les parlementaires devraient prochainement débattre? Philippe Colomb, président de Solidarité Internationale LGBT, en est convaincu. Mais plus qu’un impact, le président de l’association de Noirs et métis LGBT Tjenbé Rèd, David Auerbach-Chiffrin, souhaite une révolution. «L’Ouganda devrait suivre l’exemple de l’Afrique du Sud. C’est Nelson Mandela qui a ouvert la voie en dotant son pays d’une constitution parfaitement équilibrée dans sa lutte contre les discriminations…»