Kele Okereke, chanteur et compositeur de Bloc Party, groupe majeur de la scène indépendante, a révélé au magazine gay hollandais qu’il était resté longtemps caché à cause de ses parents «super catholiques».
Il y a peu de temps encore, Kele Okereke ne parlait pas ouvertement de son homosexualité. Très timide, le leader de Bloc Party restait souvent vague dans les interviews, éludait les questions sur sa vie privée. Aujourd’hui, à 28 ans, l’Anglais se libère enfin.
Interviewé dans le numéro daté février de Butt (photo), le magazine gay néerlandais aux photos sexy, Kele révèle qu’il a beaucoup souffert car ses parents n’acceptaient pas son homosexualité. «Mes parents sont super catholiques, explique le chanteur. Ils viennent du Nigeria, un pays où il n’y a aucun homo out et heureux».
Un coming out difficile
C’est donc pour cela qu’il a mis tant d’années à faire réellement son coming out. La rock star anglaise avait bien évoqué son homosexualité entre les lignes dans un long entretien au Guardian en 2007, mais s’était ensuite rétracté à plusieurs reprises (lire notamment Têtu n°107).
L’artiste avait toutefois reconnu que certains titres de Bloc Party racontaient des histoires gays – en partie – autobiographiques, notamment deux morceaux présents sur l’album A Weekend in the City: Kreuzberg et I Still Remember (voir vidéo), l’un des grands tubes du groupe, qui relate un flirt entre deux adolescents.
Et puis, récemment, Kele Okereke s’est décidé à tout dire à son père et sa mère. «Mes parents commencent à devenir vieux et je n’aimais pas l’idée qu’ils puissent mourir sans connaître quelque chose qui occupe une grande place dans ma vie. Ce n’est pas facile. Mais je sais qu’ils m’aiment et je les aime aussi.»
Etre un exemple pour les jeunes gays
Le leader de Bloc Party explique également pourquoi il tenait absolument à raconter son coming out dans un magazine gay. «Cette interview est une étape importante dans ma relation avec mes parents. La raison pour laquelle je le fais, c’est que partout où je vais, je suis arrêté par de jeunes gays qui disent combien c’est rafraîchissant et encourageant de voir quelqu’un d’ouvertement gay dans un grand groupe de rock.»
Et d’ajouter: «Si, plus jeune, j’avais fait rencontré quelqu’un qui m’avait dit "c’est OK d’être ce que tu es", je serais sans doute une personne différente. C’est pour cela que je fais ça maintenant.»
Kele Okereke est désormais bien dans sa peau, assume son statut de role-model gay de la scène indépendante et a décidé de donner un nouvel élan à sa carrière. Depuis décembre, il a pris congé de Bloc Party pour travailler sur son album solo avec le producteur Hudson Mohawker et préparer une tournée cet été.
