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 d’ADHEOS

 Avec Mano Solo, «notre combat perd une de ses grandes voix», estime le président d’Elus locaux contre le sida, et lui-même séropositif depuis 25 ans. Bertrand Delanoë et Frédéric Mitterrand ont aussi rendu hommage au chanteur.
 
Avec le décès du chanteur Mano Solo, «notre combat perd une de ses grandes voix», a réagi Jean-Luc Romero, le président d’Elus locaux contre le sida, par ailleurs ancien secrétaire national de l’UMP et candidat sur liste PS aux régionales.
 
 
«Je me sens encore plus seul»
M. Romero dit avoir «une pensée très forte pour Manu Solo», dans un communiqué. «Le sida l’a emporté à 46 ans. En octobre 1995, lors d’un concert au Bataclan Manu Solo n’hésitait pas à évoquer, avec courage et très pudiquement, l’évolution de son état de santé», écrit M. Romero, président-fondateur d’Elus locaux contre le Sida.
 
C’est «une grosse émotion d’apprendre le décès de ce chanteur engagé pour le survivant du sida que je suis», poursuit-t-il. «Avec mes presque 25 ans de séropositivité, je me sens de plus en plus seul». «Un grand artiste et un des rares artistes à avoir osé parler de son sida s’en va», a-t-il conclu.
 
«La mort, il la chantait»
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a pour sa part réagi hier à l’annonce de son décès. «Artiste engagé, qui avait autoproduit avec difficultés l’un de ses derniers albums, Mano Solo avait notamment chanté sur le sida, dont il était atteint, ce qui ne l’avait jamais empêché de poursuivre son parcours d’artiste avec un courage, une dignité et un talent exceptionnels», a-t-il écrit dans un communiqué. «Dans ces conditions tragiques, je tiens au nom de Paris et en mon nom personnel à assurer sa famille, ses amis et son public de ma solidarité et de mon amitié», a-t-il conclu.
 
«La mort, il la chantait, il en parlait, elle a fini par l’emporter», a déclaré pour sa part le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, pour qui Mano Solo, à travers ses albums, «incarnait les cultures du monde et une certaine idée de liberté».
 
«Artiste engagé, il nous laissera le souvenir d’une voix cassée, déchirante, reconnaissable entre toutes, et plus que tout, inoubliable», a ajouté Frédéric Mitterrand.