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 d’ADHEOS

 Agés de 13 à 18 ans, Seth Walsh, Tyler Clementi, Asher Brown et Billy Lucas avaient été victimes de bizutages et d’harcèlement dans leurs écoles. Les associations s’alarment.
 
  A New York
 
 
Il était, selon ses parents, un enfant irréprochable et un violoniste talentueux, pour ses professeurs, un élève modèle. Et on devine à travers la photo de son profil Facebook, qui faisait la « Une » d’une partie des médias new-yorkais jeudi matin, qu’il était un être sensible et doux. Mercredi après-midi, le corps sans vie de Tyler Clementi, 18 ans, a été repêché dans la Hudson River à New York. L’avocat de la famille affirme que, quelques jours plus tôt, deux de ses camarades de classe à l’université Rutgers dans le New Jersey l’avaient filmé à son insu dans sa chambre, ayant des relations sexuelles avec un autre garçon, avant de partager la vidéo sur Facebook et Twitter. Trois jours après, Tyler s’est jeté d’un pont. «Deux étudiants ont été arrêtés et inculpés, et une enquête a été ouverte. S’ils sont reconnus coupables, ces actions constituent une violation grave des codes moraux et humains», a déclaré dans un communiqué le président de Rutgers, Richard McCormick. Les deux suspects, 18 ans tous les deux, encourent surtout jusqu’à 5 ans de prison.
 
Avec la mort de Tyler, c’est le quatrième cas de suicide d’un jeune gay en septembre aux Etats-Unis à la suite d’actes d’harcèlement ou de bizutages dans l’enceinte scolaire. Mardi dernier, Seth Walsh, 13 ans, est décédé dans un hôpital de Californie à la suite d’une tentative de pendaison – il avait été victime de harcèlements prolongés dans son collège. Plus tôt dans le mois, Asher Brown, 13 ans, et Billy Lucas, 15 ans, se sont également donné la mort après des mois de harcèlement anti-gay dans leurs établissements respectifs, dans le Texas et l’Indiana.
 
Harcèlements en tout genre
«Il est vrai que la rentrée est une période difficile pour les jeunes, souligne Charles Robbins, directeur du Trevor Project , une association de prévention du suicide chez les jeunes LGBT. Les ados veulent définir leur position par rapport aux autres et être populaires, et parfois cela se passe au détriment d’élèves qui sont considérés comme "différents" ». 

Année après année, les associations américaines de défense des LGBT à l’école dressent un état des lieux alarmant. En 2009, prés de neuf collégiens et lycéens LGBT (86,2%) sur dix se disaient victimes de harcèlements en tout genre, selon l’étude annuelle du «Gay, Lesbian and Straight Education Network» (GLSEN), un réseau d’éducateurs et d’élèves décidés à faire de l’école un endroit sûr pour les homosexuels. Les jeunes LGBT (15-24 ans) sont en outre quatre fois plus susceptibles de faire une tentative de suicide que les hétéros de leur âge.