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 d’ADHEOS

Le calvaire infligé par de présumés néo-nazis au garçon de 24 ans a profondément ému le pays.
 
Plusieurs milliers de Chiliens ont salué vendredi dans les rues de la capitale Santiago le cortège funèbre de Daniel Zamudio, le jeune gay de 24 ans, torturé et battu à mort par des néo-nazis présumés, un crime homophobe qui a ému le Chili (lire  article).
 
Mouchoirs blancs
Les Santiaguinos ont agité une multitude de mouchoirs blancs, lancé des fleurs ou applaudi, le long du parcours du cortège qui a cheminé pendant trois heures entre la maison où vivait Daniel Zamudio, à San Bernardo dans le sud de la capitale, et le cimetière général de Santiago.
 
«Il y aura un temps pour la justice, mais pour l’heure je demande seulement le respect, et je vous remercie de tout coeur pour chaque geste, chaque larme versée pour mon frère», a déclaré à la foule le frère de la victime, Diego, avant l’inhumation de la dépouille dans l’intimité.
 
Calvaire
Daniel Zamudio a été agressé et battu le 3 mars, lors d’un calvaire qui aurait duré six heures, entre coups et brûlures de cigarettes, par un groupe de sympathisants néo-nazis présumés dont quatre, âgés de 19 à 25 ans, ont été arrêtés. Le jeune homme, a succombé à ses blessures 25 jours plus tard.
 
Le crime a profondément choqué la société chilienne, très majoritairement catholique et conservatrice, mais où le tabou entourant l’homosexualité est en train d’être peu à peu levé.
 
«Changer les choses»
Le président Sebastian Piñera (droite), a présenté en 2011 un projet de loi sur la famille, qui aboutit à reconnaître civilement les couples de même sexe, projet qui n’a toutefois pas encore été voté au Parlement. La mort de Daniel Zamudio a relancé les appels à une législation plus ambitieuse, notamment un projet de loi anti-discrimination que le gouvernement à promis «d’urgenter» ces derniers jours.
 
Le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a exhorté le Chili à créer une loi permettant de sanctionner davantage les crimes fondés sur l’orientation sexuelle.
 
«Ce que nous voulons est l’égalité devant la loi, et Daniel est l’exemple de la nécessité et de la possibilité de changer les choses", a déclaré vendredi Rolando Jiménez, président du Mouvement de libération homosexuel (Movilh) du Chili.