NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

Le 19 janvier, les trois mineurs impliqués dans l’agression de Cynthia et de Priscilla en juillet 2009(voir leur témoignage) ont été reconnus coupables d’injures et d’agression physique « en raison de l’orientation sexuelle ».

 
 
Le quatrième agresseur, l’adulte du groupe, comparaissait déjà en septembre dernier devant le Tribunal correctionnel d’Évry pour injures publiques « en raison de l’orientation sexuelle ». Après avoir nié les faits, il avait reconnu, à l’audience, son implication dans cette agression. Le tribunal l’avait condamné à 60 heures de travail d’intérêt général ainsi qu’à une amende et à des dommages-intérêts (lire article).
 
Les trois mineurs, quant à eux, comparaissaient en novembre dernier devant le tribunal mais refusaient de reconnaître les faits. Le juge pour enfants a malgré cela rendu ses conclusions mardi 19 janvier, les déclarant coupables, tous les trois, d’injures publiques et déclarant l’un des trois coupable d’agression physique. Le caractère homophobe de ces violences a été retenu.
 
« PROPOSITION PÉDAGOGIQUE »
Dans un communiqué de presse, la Coordination Lesbienne en France (CLF), qui s’était portée partie civile, parle de « victoire sur la lesbophobie »: « Cette décision ouvre la voie à d’autres lesbiennes confrontées à des situations analogues (…) Si le prix payé fut beaucoup de stress et d’angoisse, l’injustice dont elles ont été victimes a été reconnue par le tribunal et en cela, c’est une victoire ».
 
« Mais pour la CLF, la répression n’est pas la solution (…) Face à des jeunes qui estiment légitime de donner des leçons aux femmes, reprenant les préjugés sexistes et lesbophobes de la société, les mesures préconisées se révèlent souvent inopérantes. Aussi a-t-il semblé nécessaire de proposer d’autres alternatives en engageant un travail de réflexion avec Contact IDF, une association de parents d’enfants gays et lesbiens. De cette rencontre est née une proposition pédagogique qui, soumise au juge pour enfants, a été validée et sera appliquée aux trois mineurs », indique la CLF. Les trois mineurs reconnus coupables ont en effet été condamnés à une mesure pédagogique de sensibilisation à l’homophobie et au sexisme. Ils auront également à verser 150€ chacun de dommages et intérêts à chacune des deux victimes.
 
« CONSCIENCE COLLECTIVE »
« Sur le plan pénal, l’affaire est finie, les auteurs ont été condamné », indique Caroline Mecary l’avocate de Cynthia et de Priscilla, « sur le plan symbolique, les condamnations sont réelles, mais cela ne règle pas la question de l’homophobie et du sexisme en banlieue, où il y a une grande pauvreté sociale. Cela suppose une conscience collective par le biais de sensibilisation dans les écoles, de mesures au niveau de l’éducation, dans les centres de formation… ».