NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

Les ténors de l’UMP sont déjà vent debout avant même le débat sur l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homos. Reste une seule (petite) voix, celle de Chantal Jouanno…
 
Comme prévu, le Premier ministre a obtenu hier la confiance de l’Assemblée nationale (par 302 voix contre 225) à la suite de son discours de politique générale, durant lequel il a confirmé le vote du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels «au premier semestre 2013». Le président du groupe PS, Bruno Le Roux, lui a promis un soutien «sans réserve» et Claudy Lebreton, président socialiste de l’Assemblée des départements de France, a même précisé que «s’agissant des réformes de société (comme le) mariage et l’adoption par des couples homosexuels», l’ADF serait «particulièrement attentive à la mise en chantier des réformes».
 
La droite vent debout
Mais si les annonces ont été salutées à gauche par la quasi-unanimité, la droite a procédé à une prévisible levée de boucliers, notamment en raison de son opposition à l’égalité des droits pour les homos.
 
Ainsi François Fillon a-t-il estimé mardi sur Canal+ qu’on avait assisté, avec la déclaration de politique générale de son successeur, «à l’annonce d’une catastrophe économique et sociale». Et l’ex-Premier ministre de souligner qu’il n’y avait «pas que la question des bons sentiments» autour de ces nouveaux droits, mais aussi «toutes les questions sur les sujets d’adoption, de procréation artificielle.»
 
«Préserver les institutions»
Même son de cloche pour Xavier Bertrand, invité ce matin sur France Info. Pour l’ancien ministre du Travail, proche d’ailleurs de François Fillon, «le mariage ne peut pas être ouvert pour les homosexuels». «Je pense pour ma part qu’il faut savoir préserver les institutions, explique-t-il. Le mariage est une institution et il faut faire la différence entre l’institution qu’est le mariage – et pour moi c’est un homme et une femme, et notamment le contrat d’union civile. Le pacs existe, est-ce qu’il y a des évolutions nécessaires? Oui, je le pense, mais il faut faire la différence et les autres formes d’unions (…). Quand on commence à affaiblir les repères, quand on commence à affaiblir les piliers, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une perte de sens dans l’ensemble de notre société.»
 
Avec Jean-François Copé dimanche, les grands ténors de l’UMP, à l’exception notable d’Alain Juppé, se disent donc tous défavorables au mariage à l’homoparentalité, n’en déplaise aux propos de Rachida Dati qui assurait encore récemment que l’UMP n’avait «jamais dit non» à l’égalité des droits.
 
Chantal Jouanno pour «l’intérêt général»
A l’inverse, l’ancienne ministre des Sports Chantal Jouanno a déclaré dans une récente interview à Médiapart qu’«il faudra être dans une opposition très intransigeante sur nos sujets de fonds, et en même temps, sur des sujets comme le mariage homosexuel, penser davantage au consensus et à l’intérêt général». «Comment justifiez-vous l’interdiction du mariage homosexuel, s’interroge-t-elle, si ce n’est pour des raisons purement morales, traditionnelles? On explique que la religion ne doit intervenir en aucun cas dans l’espace public, et on fait intervenir la tradition? C’est contraire aux valeurs de la droite. (…) Il faut faire avancer les mentalités en se fondant sur des principes de droit. Nous devons expliquer (…) que c’est une question d’égalité des droits».
 
A l’extrême-droite en revanche, rien de nouveau: hier, le nouveau député Front national Gilbert Collard, s’est étonné que François Hollande «ne soit même pas marié» alors qu’il «veut que tout le monde se marie». «J’apprends qu’on va voter sur la question du mariage des homosexuels. (…) On verra l’intérêt pour la société que les homosexuels se marient. Je pense qu’on va trop vite et qu’on cherche des effets d’annonce.» Députée non non-inscrite du «Mouvement pour la France» de Philippe de Villiers, l’élue de Vendée Véronique Besse a de son côté accusé le gouvernement de proposer «un double coup d’accélérateur vers le déclin».