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 d’ADHEOS

À Chenevelles dans la Vienne, la fête des Fiertés rurales, coorganisée samedi 16 juillet par Stop homophobie et la mairie locale, a tenu ses promesses. À l’image du défilé de 400 personnes dans le bourg, un moment fort.

Il fallait oser, ils l’ont fait, et quelle première ! L’association Stop homophobie et la municipalité de Chenevelles ont relevé le défi d’organiser, hier, dans le village de 450 âmes au sud de Châtellerault, l’événement Fiertés rurales, première gay pride rurale en France.

Des centaines de personnes – pour beaucoup issues de la communauté LGBT et venues de loin – ont convergé vers Chenevelles pour faire la fête et adresser un message de fraternité : « Dans la ruralité aussi, on peut afficher sans complexe son orientation sexuelle, quelle qu’elle soit. »

“Super de voir tous ces gens heureux” Avant une soirée festive au milieu des champs, sur une parcelle mise à disposition par un Chenevellois, un défilé haut en couleurs a été organisé dans le bourg.

Autour de chars décorés par des forces vives du village et conduits par des agriculteurs locaux, 400 personnes ont dansé sur la place, sous les applaudissements de dizaines d’habitants à la fois surpris par l’engouement et heureux de partager le moment. À l’image de Jacqueline et Robert, la soixantaine, domiciliés à quelques kilomètres de là : « C’est super de voir tous ces gens heureux, ces belles images de fête dans notre campagne. On était curieux de voir ça. C’est un beau message ! »

Marie, septuagénaire chenevelloise, applaudit tout autant : « Ça fait longtemps qu’on n’avait pas vu autant d’animation ici ! »

Patrick, 48 ans, a parcouru une centaine de kilomètres pour venir jusqu’ici : « Je suis moi même un gars de la campagne. Jeune, j’ai vécu l’enfer à partir du moment où j’ai commencé à m’afficher avec des hommes. On est beaucoup, comme ça. Trente ans après, regardez ce qu’on peut faire ! »

Le maire de Chenevelles, Cyril Cibert, était le premier heureux. Dans son parcours d’homosexuel, lui aussi est passé par des « moments pas drôles ». Alors, à l’heure de remercier « tout le monde », il n’a pas pu retenir ses larmes.

“Le chemin pour l’égalité est encore long mais on avance”

L’événement d’hier avait aussi une note revendicative, alors qu’« en France, encore 17 % des personnes LGBT déclarent avoir déjà subi une agression physique et 33 % avoir été discriminés en raison de l’orientation sexuelle », rappelle Étienne Deshoulières, avocat de l’association Stop homophobie et fils du propriétaire du terrain qui a accueilli la fête hier.

« Le chemin pour l’égalité est encore long mais on avance », pense ce festivalier parisien.