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 d’ADHEOS

Alors que des créneaux s’ouvrent progressivement, que faut-il savoir en pratique sur la vaccination contre la variole utilisée pour prévenir le monkeypox ?

Depuis le 8 juillet, la vaccination contre la variole – utilisée en prévention du monkeypox – est ouverte en pré-exposition aux personnes les plus exposées : HSH multipartenaires, personnes trans multipartenaires, travailleurs et travailleuses du sexe et professionnel·les des lieux de consommation sexuelle.

S’il reste encore difficile de décrocher un rendez-vous pour obtenir la précieuse injection, des créneaux ouvrent progressivement, permettant à de plus en plus de personnes concernées de se protéger. Que faut-il avoir en tête une fois le précieux rendez-vous décroché ?

C’est quoi, ce vaccin ?

Commercialisé sous le nom de IMVANEX et JYNNEOS et fabriqué par la firme danoise Bavarian Nordic, il s’agit d’un vaccin antivariolique formulé à partir de virus vivant dérivé de la souche Ankara.

Vaccins de 3ème génération, IMVANEX et JYNNEOS sont non réplicatifs ce qui signifie que les virus qu’ils contiennent ne peuvent pas se multiplier dans l’organisme. Autrement dit, aucun risque d’attraper la variole à cause du vaccin. S’il s’agit de vaccins conçus pour prévenir la variole, ils trouvent leur efficacité contre le monkeypox grâce une immunité croisée entre les virus de la famille des “pox” à laquelle les deux appartiennent.

En France, ces deux vaccins disposent depuis mai 2022 d’une autorisation de mise sur le marché à titre dérogatoire pour prévenir le monkeypox afin pallier l’urgence de la situation. Cela signifie qu’ils sont reconnus comme étant sûrs et efficaces.

C’est OK de prendre plusieurs rendez-vous ?

Cédant à la panique, certain·es ont frénétiquement pris des rendez-vous sur Doctolib, histoire d’être sûrs d’avoir leur dose. Toutefois, pensez aux autres ! Une fois le rendez-vous pris on tâche de s’y tenir et d’annuler celui ou ceux que l’on a pu prendre en parallèle. Des médecins rapportent en effet des rendez-vous non honorés avec pour conséquence de bloquer des créneaux pour d’autres et de mobiliser des soignants pour rien.

Puis-je me faire vacciner si j’ai le Covid ?

Eh non ! La règle de l’isolement de 7 jours en cas de test positif au covid vaut toujours, même pour les personnes vaccinées. N’oubliez pas d’annuler votre rendez-vous vaccin si vous êtes touchés par la nouvelle vague de coronavirus. En cas de forte fièvre aussi, on annule son rendez-vous et on consulte son médecin. Si la fièvre est due à une contamination au monkeypox, la vaccination n’a pas d’intérêt et attendra en fonction de l’avis du médecin.

Comment se passe le rendez-vous pour le vaccin ?

L’injection est précédée d’une courte consultation médicale. Durant celle-ci, la transparence est de mise. Alors si on a des boutons, notamment sur le visage, les mains, l’anus ou les organes sexuels, on en parle au médecin. Là aussi, il peut s’agir d’une infection au monkeypox.

On prévient aussi le médecin si on a déjà eu des allergies après une vaccination ou si on présente une hypersensibilité aux excipients (trométamol, chlorure de sodium, eau pour préparations injectables) ou aux protéines de poulet, au benzonase, ou aux antibiotiques gentamicine et ciprofloxacine.

Combien de temps faut-il compter entre les deux doses ?

On prévoit de faire la seconde dose, nécessaire pour obtenir une immunité optimale et durable, au minimum 28 jours après la première. Si on part en vacances prolongées, pas d’inquiétude : la deuxième dose peut arriver plusieurs jours voire semaines après le délai minimum.

Je suis séropositif·ve, dois-je faire plus de doses ?

Rappel utile : le statut VIH ne modifie pas l’indication vaccinale. En revanche, en cas d’immuno-déficience, le nombre de doses recommandées passe à 3. Si un patient est séropositif mais pas immunodéprimé, la recommandation est de 2 doses.

Est-ce qu’il y a des effets indésirables au vaccin ?

Ces vaccins de 3ème génération sont généralement extrêmement bien tolérés. Si effets indésirables, il y a, il s’agit le plus souvent d’une rougeur ou d’une douleur locales au point d’injection qui disparaîtra rapidement. Contrairement aux anciens vaccins contre la variole, ceux-ci ne laissent pas de marque durable. Plus rarement un peu de fièvre et de maux de tête bénins et temporaires peuvent survenir. À noter : les personnes qui souffrent de dermatite atopique tendent à développer davantage de symptômes locaux et généraux après la vaccination.

Est-ce que je peux reprendre mes habitudes immédiatement après le vaccin ?

Il est indiqué de ne pas prendre de risques immédiatement après l’injection. Le vaccin ne commence à être efficace qu’après 2 semaines. En effet, d’après les données disponibles à ce jour, le taux de séroconversion ne commence à augmenter qu’après 14 jours après l’injection. Ce taux devient vraiment optimal 14 jours après la seconde injection. Il va donc falloir s’armer de patience… et de prudence durant l’été.

Même vacciné, on reste vigilant : le vaccin contre la variole n’est efficace contre le monkeypox qu’à 85%, ce n’est donc pas un totem d’immunité absolue. Continuer de réduire le nombre de ses partenaires et rester vigilant à l’apparition de symptômes restent de bonnes idées tant que la courbe des contaminations est ascendante.