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 d’ADHEOS

 Alors que son grand-père, un sénateur américain, multiplie les déclarations contre le mariage homo, Erica Díaz a décidé de s’exprimer. «Je veux qu’il sache que chaque mot qu’il prononce blesse son propre sang» explique-t-elle.
 
 La lutte pour l’égalité des droits peut parfois devenir très personnelle. C’est le cas pour Erica Díaz, petite-fille homo de Ruben Díaz Sr., sénateur démocrate d’Albany, la capitale de l’état de New-York… et un des plus farouches opposants au mariage homo.

 
 
Ces derniers mois, ce pasteur a multiplié les déclarations virulentes contre les droits des LGBT. Après être restée un temps silencieuse, la jeune femme de 22 ans a finalement décidé de prendre position contre son grand-père. Dans un article du New York Post, publié dimanche, elle dénonce l’attitude de celui-ci. «Jusqu’à présent, par amour, j’avais refoulé mes sentiments au sujet du patriarche de ma famille, qui s’est violemment opposé à l’égalité des droits pour les homos (…) J’ai finalement décidé de me battre pour ce qui est juste.»
 
«Chaque mot fait mal»
«Quand j’étais plus jeune, je ne m’intéressais pas à l’ouverture du mariage aux homos, explique celle qui a dû quitter l’armée à cause de la règle du «Dont ask don’t tell». Mais depuis que mon grand-père commente incessamment ce sujet avec une telle dureté, chacun de ses mots me fait mal, puisque je vis avec ma compagne Naomi Torres, depuis 2 ans et demi, et nos deux enfants Jared et Jeremiah Munoz. Ce combat est personnel.»
 
Dans cette tribune, Erica raconte comment son grand-père l’a outée lors d’une émission télé, en expliquant, pour se défendre d’être homophobe, qu’il avait des membres de sa famille qui étaient homos. Ou comment il n’a pas réagi quand, lors d’une émission de radio, un prêtre a déclaré que les homos «méritaient la mort».
 
Blesser son propre sang
Le 15 mai dernier, alors que Ruben Díaz Sr. organisait un grand rassemblement contre le mariage homo, Erica a donc décidé de se rendre sur place pour le confronter. De cette façon, il était face «à une personne qu’il aime, une personne qui est homo, tandis qu’il prenait la parole contre nous» décrit-elle.
 
Sur place, le sénateur a décidé d’introduire sa fille devant les 2 500 participants (photo ci-contre). «C’est ma petite fille, a-t-il dit, elle a choisi son chemin, moi j’ai choisi le chemin de Dieu, mais je l’aime.» Des paroles qui n’ont visiblement pas réconforté Erica. «Vous ne pouvez pas dire que vous aimez quelqu’un et rester silencieux quand certains souhaitent publiquement leur mort, s’indigne-t-elle. ”L’amour” est une notion vide quand vous dites que la vie de quelqu’un n’est pas naturelle.»
 
La jeune femme devrait par ailleurs participer à une marche organisée en réponse à la manifestation de son grand-père, le 7 août prochain. «Il peut voter ”non” (au mariage homo) si c’est ce qu’il croit juste, ajoute-t-elle dans le New York Post. Mais je veux qu’il sache que chaque mot qu’il prononce blesse son propre sang.»