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 d’ADHEOS

Le torchon brûle entre l’Eglise catholiques et ses représentantes américaines, qui semblent être aux yeux de Benoît 16 des féministes extrémistes…
 
Le Vatican est furieux contre ses représentantes sur le territoire américain. Le motif de son courroux? Notamment leur «absence de soutien aux enseignements de l’Eglise sur l’homosexualité». En clair: elle ne sont pas suffisamment homophobes aux yeux du Saint-Siège. Egalement en ligne de mire, des positions trop «libérales» sur l’avortement, l’ordination des femmes et le féminisme en général.
 
C’est ainsi que, lors de la conférence LCWR qui a lieu ces jours-ci, le Vatican a «sévèrement recadré» une majorité ces ordres religieux féminins américains aux positions libérales. La Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) dirigée par l’Américain William Levada, a appelé à une réforme de la «Leadership Conference of Women Religious» (LCWR), qui compte 1.800 délégués pour environ 50.000 religieuses. Un archevêque de Seattle est même désigné pour «passer en revue, orienter et approuver si besoin est, son travail» selon Radio Vatican. 
 
«Choquée»
 
Dans une première réaction, Annmarie Sanders, directrice de la communication de la LCWR, a fait valoir que la direction du mouvement était «choquée» par les conclusions de la CDF. Parce que «la direction de la LCWR a l’habitude de rencontrer annuellement la CDF à Rome et que la conférence observe des statuts approuvés canoniquement, nous avons été pris par surprise», a-t-elle dit, selon un communiqué, en annonçant une réponse plus élaborée d’ici le mois prochain.
 
La CDF reproche aux responsables de la LCWR leur «absence de soutien aux enseignements de l’Eglise sur l’ordination des femmes et sur l’homosexualité», leur «silence concernant le droit à la vie de sa conception à la mort naturelle: une question qui fait partie du débat public animé sur l’avortement et l’euthanasie aux Etats-Unis», au moment où la campagne présidentielle porte beaucoup sur ces thèmes. 
 
Laxistes sur la sexualité
 
Cette mission, lancée à l’issue d’une longue enquête, a reçu le soutien de Benoît 16 à la mi-janvier 2011. La CDF avait alors souligné que la situation doctrinale et pastorale de la LCWR était l’objet d’une «vive préoccupation», à cause de l’influence que la puissante association exerce sur les congrégations religieuses du monde entier.
 
La visite d’inspection menée auparavant par un autre évêque, Mgr Leonard Blair, avait reproché à l’association de faire appel à des intervenants qui «souvent contredisent l’enseignement du magistère». Elle avait fustigé le refus de «promouvoir l’enseignement de l’Eglise sur les questions de la sexualité humaine». 
 
Grandes contributions
 
Le Saint-Siège le reconnaît pourtant: les religieuses apportent «de grandes contributions (…) dans les nombreuses écoles, hôpitaux et institutions d’assistance aux personnes démunies» et il «n’entend pas avoir un jugement sur la foi et la vie des religieuses dans les congrégations qui appartiennent» à la LCWR.
 
Le torchon brûle depuis des mois entre le Vatican, les évêques et l’administration Obama sur ses mesures assurant le remboursement de la contraception et de la pilule abortive, une entrave selon l’Eglise à la liberté de religion garantie par la Constitution. L’aile conservatrice de l’Eglise américaine, qui a le vent en poupe, a souvent adopté des positions anti-Obama, alors qu’à la présidentielle de 2008, les catholiques avaient voté démocrate à 54%.