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 d’ADHEOS

Sur une place animée de Valence, Maya a été insultée et jetée à terre parce qu’elle est trans. Seules deux serveuses sont intervenues. Une plainte a été déposée.
 
Elle a été agressée sur une place animée de Valence (Drôme), devant de nombreuses personnes. Le weekend dernier, Maya est de sortie avec deux amis. Elle est prise à partie par de jeunes garçons installés en terrasse d’un bar. La jeune trans reçoit des insultes à propos de sa transidentité, indique France bleu. Humiliée, elle jette son verre à la figure d’un de ses détracteurs. C’est alors qu’un autre l’empoigne et la jette au sol sur plusieurs dizaines de mètres. Finalement, elle a reçu une interruption totale de travail (ITT) de moins de huit jours.

"Si vous êtes victime, il faut porter plainte"
 
Surtout, elle a dû attendre avant que les passants réagissent. "J’ai été humiliée sur la place publique et seules deux serveuses d’un bar à proximité sont venues et ont demandé d’arrêter", témoigne-t-elle. Elle regrette que l’un des gérant du bar n’ait pas réagi. L’un des témoins dit avoir été impressionné par la carrure de l’agresseur. "Je ne leur en veux pas de ne pas avoir réagi, je veux simplement qu’à l’avenir, ils le fassent", dit-elle auprès de France Bleu.
 
La jeune femme dit avoir hésité avant de porter plainte, ce qu’elle a finalement fait lundi 7 septembre. Désormais, "je sursaute quand j’entends du bruit dans le couloir de mon immeuble", raconte-t-elle à la radio. "J’ai réfléchi et je me suis dit que ces personnes devaient être punies pour ce qu’elles avaient fait. Je voulais aussi porter une parole et dire que si vous êtes victime, il faut porter plainte", développe-t-elle, tout en souhaitant rester anonyme.
 
Une hausse de 130% des agressions transphobes
 
"On a un système qui épaule les victimes et aujourd’hui, en 2020, c’est inacceptable ce genre d’agressions", s’indigne-t-elle. La plainte, pour violences aggravées a été déposée au commissariat de Valence. Au cours de l’année 2019, les actes LGBTphobes ont été en nette augmentation : SOS Homophobie recense une hausse de 26% des témoignages qui lui parviennent. Surtout, les agressions transphobes ont bondi de 130%. "Après l’agression très médiatisée de Julia, place de la République, on a reçu beaucoup de témoignages. C’est tout le paradoxe. Cette visibilité engage à une prise de parole plus importante et favorise une meilleure représentation des personnes LGBT+, mais expose à des violences aujourd’hui encore. C’est ce qui est dramatique", expliquait à TÊTU Jérémy Faledam, le co-président d’SOS Homophobie.