En Essonne, une trentenaire a obtenu officiellement le droit d’adopter, alors qu’elle s’était présentée comme lesbienne. Une décision revendiquée comme un «acte militant» par le président du conseil général.
Une femme de 33 ans, qui s’était présentée comme homo, a récemment obtenu un agrément d’adoption du conseil général de l’Essonne. Cette décision administrative lui permettra dans un délai de 5 ans d’adopter un enfant.
En 2008,la France avait été condamnée par la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) pour discrimination sexuelle en raison du refus d’un conseil général de délivrer un tel agrément à une lesbienne. Depuis, les Conseils généraux se conforment à cette jurisprudence.
«Pour l’intérêt de l’enfant»
«Avec cet agrément, c’est un acte militant que je revendique car ça contribue à l’évolution du débat sur l’homoparentalité, c’est au nom de l’égalité des droits, il faut que les mentalités évoluent», a expliqué Jérôme Guedj, président PS du conseil général de l’Essonne, confirmant une information publiée aujourd’hui dans le Parisien.
Selon Jérôme Guedj, «c’est important d’afficher avec force et principe cette position, pour que derrière la pratique évolue. La question de l’orientation sexuelle ne doit pas être un élément à prendre en compte dans l’adoption». Cette femme «s’est déclarée vivre en couple homosexuel, elle assume sa situation, c’est important politiquement», a-t-il ajouté, précisant qu’«en France, juridiquement, ce n’est pas interdit pour une personne homosexuelle d’adopter».
Enfin, cet agrément «a été délivré par rapport à l’intérêt de l’enfant» et cette femme «répondait aux exigences en matière de profil psychologique et d’environnement familial», a-t-il tenu à préciser.
Une décision symbolique
Pour Jocelyne Fildard, co-présidente de la Coordination lesbienne en France, cette décision «symbolique» du conseil général de l’Essonne est une «avancée». «Cette femme a été courageuse en se déclarant homosexuelle pour sa demande d’agrément, cela entraîne une réelle visibilité qui aura peut-être un effet boule de neige», espère-t-elle.
Même sentiment pour Rémy Marie, président d’Angel 91, l’association des gays et lesbiennes du département. Cette décision est une «réelle avancée. Le pacs a créé une égalité des droits, nous allons dans le bon sens mais il reste encore beaucoup à faire».