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 d’ADHEOS

 Surnommée TenTen en raison de sa date (10/10), la journée nationale des LGBT algériens se veut cette année plus offensive, en dépit des interdits. De nombreuses actions sont prévues dans ce pays qui condamne toujours l’homosexualité à la prison.

 
 
 Au départ, c’était une idée lancée dans un cercle restreint de militants. Cinq ans après, le 10 octobre est devenu une date incontournable: celle de la journée nationale des LGBT algériens. Plusieurs associations militantes participent désormais à cette journée. Officiellement illégales, ces organisations sont dans l’obligation de se domicilier à l’étranger pour éviter à leurs responsables de tomber sous le coup de la loi et de passer leurs dix prochaines années derrière les barreaux.
 
 
Bougie à 20h
L’an dernier, le mot d’ordre était l’espoir. Cette année c’est la mobilisation. Dans la seule région d’Alger, pas moins de sept crimes homophobes ont été recensés en 2011 et il était important pour les militants présents sur le terrain d’agir. Les actions sont menées sous l’impulsion des association Abu Nawas et du GLA (le forum des gays et lesbiennes d’Algérie). Ce sera également l’occasion pour l’association Alouen d’être officiellement lancée et de présenter ses projets.
 
A travers tout le pays, mais aussi dans le reste du monde, les LGBTQI algériens sont invités à allumer une bougie à 20h précise, que ce soit chez eux ou à leurs fenêtres. D’autres événements sont organisés, qu’il s’agisse de dîners, projections de films ou de débats. Les lieux sont en revanche tenus secrets jusqu’à la dernière minute et sont uniquement connus des militants pour éviter les mauvaises surprises. Depuis qu’une des vidéos annonçant l’événement a été mise en ligne, le nombre de vues (mais aussi de commentaires homophobes) dépasse largement les espérances, ce qui en dit long sur l’intérêt de cette journée et les précautions nécessaires à prendre.
 
Bibliothèque LGBT
Abu Nawas en profitera aussi pour inaugurer une bibliothèque LGBT, fruit d’un travail ambitieux et inédit. «Nous avons lancé un appel pour recueillir des ouvrages, afin de permettre aux membres de notre communauté de lire des livres qui parlent d’eux, une chose tellement simple dans votre monde mais qui relève du rêve chez nous, car ces livres sont interdits à la commercialisation ici», explique un des responsables de l’association. Trois cents livres ont déjà été rassemblés, via deux points de collecte à Marseille et à Bruxelles.
 
Le Maroc aura également sa journée nationale, le 19 octobre. Organisée par l’association Kif-kif, cette journée commémorera l’anniversaire de Leila Amrouche, une lesbienne marocaine qui, sous la pression et le déni de la société, a choisi de mettre fin à ses jours.