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 d’ADHEOS

Les associations LGBT de la métropole d’Afrique du Sud craignent qu’un ou plusieurs homophobes ciblent des victimes via des sites de rencontre sur internet
 
 Un tueur homophobe viserait-il la communauté gay de Johannesburg? C’est la question que se posait, cette semaine, la presse locale. Au cours des dix derniers mois, cinq homosexuels âgés d’une trentaine d’années ont été assassinés dans des circonstances similaires, dans différents quartiers de la métropole sud-africaine. Les victimes ont été attachées et étranglées par un ou plusieurs agresseurs. A chaque fois, il n’y avait aucune trace d’effraction et rien, ou presque, n’avait été volé, ce qui a conduit les enquêteurs à affirmer qu’il ne s’agissait pas de cambriolages qui auraient mal tourné.
  
Le cas le plus récent est le meurtre de Barney Van Heerden (photo), un homme de 39 ans, tué le 19 septembre dans sa maison d’Orange Grove, un quartier situé au nord-est de Johannesburg. Lors d’une patrouille, deux gardes d’une compagnie de sécurité privée ont vu une porte de garage laissée grande ouverte. Pensant à un oubli, ils ont voulu avertir le propriétaire des lieux et ont réalisé que la porte de la maison était elle aussi ouverte. A l’intérieur, ils ont trouvé le corps de Barney Van Heerden, gisant dans sa chambre, nu et entravé. Deux verres de vin à moitié vides se trouvaient sur la table de la cuisine.
 
«Difficile de ne pas penser à des meurtres homophobes»
La police enquête séparément sur les cinq affaires et refuse de commenter sur un possible lien entre celles-ci, mais la communauté gay craint que ces meurtres ne soient liés. Luiz De Barros, porte-parole de l’association gay OUT, a ainsi affirmé qu’il était «difficile de ne pas penser à des meurtres homophobes», et qu’il était possible que les victimes aient rencontré leur agresseur via des sites de drague sur internet. «Il semble qu’au moins trois des victimes avaient un profil sur ce genre de sites», dit-il. Il estime que la communauté gay de Johannesburg doit «rester sur ses gardes» et recommande de «fixer les premiers rendez-vous dans un lieu public ou chez un ami».
 
Virginia Sethsedi, présidente du Gay and Lesbian Equality Project, relève elle aussi les «similitudes entre ces meurtres» et précise qu’«il arrive que l’association reçoive des plaintes d’homosexuels qui ont été agressés par une personne rencontrée sur internet», tandis que la Commission pour l’Egalité des Sexes demandait aux enquêteurs de prendre ces meurtres «très au sérieux».