Hillary Clinton s’est dite «inquiète» de la condamnation à mort du jeune iranien Ebrahim Hamidi, accusé à tort d’homosexualité et qui risque une exécution imminente. Une pétition est ouverte en ligne.
Un jeune iranien de 18 ans risque actuellement d’être pendu après avoir été accusé – apparemment à tort – d’homosexualité. Ebrahim Hamidi a été condamné le 21 juin dernier à Tabriz, dans le Nord-ouest de l’Iran, à la peine capitale pour homosexualité et acte de sodomie. Et ce sans preuve, sur la base de «la connaissance du juge», une faille juridique du système iranien, basée sur un seul témoignage, retiré depuis, dans le cadre d’une banale dispute entre deux familles.
C’est le quotidien britannique The Guardian qui a révélé ce drame dans son édition du 8 août. Les cas de condamnations à mort en Iran sont difficiles à vérifier et sont rarement connus à l’étranger, mais cette fois l’avocat du condamné n’est autre que Mohammad Mostafael (photo), qui a dû fuir vers la Norvège après l’arrestation de sa femme, il y a deux semaines.
Hillary Clinton «inquiète»
L’émotion a gagné les Etats-Unis, où la secrétaire d’Etat Hillary Clinton a publié mardi un communiqué afin d’exprimer son inquiétude. «Nous sommes inquiets par les informations rapportant qu’Ebrahim Hamidi, un homme de 18 ans accusé d’homosexualité risque une exécution imminente même s’il n’a actuellement pas d’avocat», a dit Mme Clinton.
Selon Mme Clinton, cette affaire, ainsi que celle de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une femme condamnée à mort par lapidation pour adultère (défendue par le même avocat, une affaire assez médiatisée qui a d’ailleurs entraîné les menaces contre M. Mostafaei), n’a été traitée avec «la transparence et le droit à un procès équitable gravés au sein même de la constitution iranienne».
Pétition en ligne
A Londres, le militant Peter Tatchell tente de mobiliser la diplomatie britannique. «Le cas d’Ebrahim est la preuve que des hétérosexuels innocents peuvent être condamnés à mort sur des accusations factices d’homosexualité» en Iran, a-t-il déclaré.
Dans ce pays, une personne accusée de sodomie peut être condamnée à des coups de fouet, à la pendaison ou à la lapidation à mort. La loi prévoit diverses sanctions, telles que 99 coups de fouet si deux hommes dorment dans le même lit, sans être de la même famille et «sans y être contraints», même s’ils n’ont pas eu de rapports sexuels. Et un garçon violé par un homme peut également être fouetté si la cour décide qu’il a «aimé» cela.