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 d’ADHEOS

Un malade du sida âgé de 49 ans comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel de Montluçon, soupçonné d’avoir transmis sciemment le virus à deux de ses anciennes partenaires en 2008. 6 ans de prison avec mandat de dépôt ont été requis. Le délibéré a été fixé au 4 novembre. Le prévenu n’a reconnu sa faute que pour l’une des victimes.
 
Le prévenu, intérimaire dans le secteur du bâtiment en Haute-Normandie, avait été mis en examen pour "administration de substance nuisible, suivie de mutilation ou infirmité permanente".
 
Aujourd’hui père de famille, il encourait jusqu’à dix ans de prison. Deux de ses anciennes partenaires se sont constituées partie civile après avoir découvert qu’elles étaient porteuses du VIH. Elles l’accusent de les avoir contaminées en leur cachant sa séropositivité entre septembre et novembre 2008, période durant laquelle elles n’avaient pas eu d’autre partenaire.
 
Averti mi-septembre 2008 qu’il pouvait être porteur du virus par l’une de ses anciennes partenaires, qui a également porté plainte contre lui, le prévenu "a eu délibérément des relations non-protégées à la mi-octobre avec ma cliente, en sachant pertinemment à cette époque qu’il y avait une possibilité qu’il soit également séropositif", a expliqué l’avocate de l’une des parties civiles, Me Valérie Edwige.
 
"Lors du premier rapport sexuel, il a refusé le port du préservatif et lui a montré un ancien test négatif pour la rassurer. C’était un acte délibéré de sa part", a ajouté l’avocate, qui pointe "l’irresponsabilité" du prévenu dans cette affaire. "Il a reconnu les faits. Nous attendons maintenant qu’il assume ses actes à la barre du tribunal correctionnel", a déclaré l’avocat de l’autre victime, Me Gilles-Jean Portejoie.
 
Pour l’avocate du prévenu, Me Cécilia Dufour, les victimes cherchent "un coupable idéal", alors qu’elles-même avaient des "conduites à risque" en ne se protégeant pas. Une des victimes demande que le procès se tienne à huis clos.
 
Plusieurs affaires similaires ont été jugées ces dernières années, avec des condamnations très différentes. Mi-mars 2014, un Sud-africain de 54 ans a été condamné à quatre ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Mulhouse. Fin janvier, un homme de 51 ans a écopé de cinq ans de prison, dont deux ferme, devant les assises de Bobigny. En 2011, un homme de 34 ans avait été condamné à neuf ans de prison pour des faits similaires devant la cour d’assises de Paris. En 2009, un autre s’était vu infliger trois ans ferme par la cour d’appel d’Aix-en-Provence.